L'origine de la violence, Fabrice Humbert
Un professeur de lycée franco-allemand fait visiter le camp de concentration de Buchenwald à ses élèves. Là, il est frappé par la photographie d'un homme ressemblant étrangement à son père, Adrien Fabre. Remettant en cause sa filiation, il part alors à la recherche de ses origines.
La première partie du livre retrace les investigations du narrateur. On assiste à la rencontre entre la grand-mère Virginie Fabre et son amant David Wagner. J'ai aimé ce passage, qui m'a fait penser à Maupassant... Puis on suit les derniers mois de la vie de David Wagner, Juif déporté à Buchenwald, avec les horreurs extrêmes des camps nazis. Toute cette partie s’accompagne des réflexions du narrateur sur le sadisme des bourreaux.
La deuxième partie m'a moins captivée : les interrogations du narrateur sur son propre rapport à la violence et à la peur, sa rencontre avec une femme allemande… J’ai par contre trouvé la fin très belle : la version du grand-père « adoptif », Martin Fabre, et la confrontation avec le père, Adrien. A son père qui prétend avoir voulu le protéger en taisant cette filiation adultérine et ce lourd passé familial, le narrateur rétorque : « Ce qui est terrible, c’est le destin de ces êtres, pas leurs secrets. Et le silence est plus lourd à porter que la révélation. » (p. 296).
Un roman fort, un style très agréable.
Le Passage, janvier 2009, 314 p.