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Canel
27 octobre 2009

Petite, Geneviève Brisac

petite_brisac

fait_main

Attention, pour une fois, je raconte presque tout le livre... donc ne lisez pas la suite si vous avez envie de le découvrir !

A l'orée de l'adolescence, Nouk décide de ne plus grandir et arrête progressivement de s'alimenter convenablement. Jeune fille de 14 ans jusqu'alors sans histoires, à la fois excellente élève et/mais très angoissée (par la perte éventuelle de ses parents, notamment), elle entre bientôt en conflit avec son père et sa mère lors des repas. Elle cède alors et avale quelques bouchées qu'elle s'empresse d'aller vomir ensuite. Ses subterfuges ne font pas illusion longtemps, elle est hospitalisée quand son poids atteint 27 kg. Les "remèdes" proposés à l'hôpital sont vécus comme autant de punitions, de tortures, aussi Nouk joue-t-elle le jeu pour sortir au plus vite et retrouver sa vie, ses proches. Une mauvaise surprise l'attend à l'issue du traitement. Elle replonge, devient kleptomane... C'est finalement l'amour qui va l'aider, celui de son grand-père aux paroles bienfaisantes...

Un magnifique témoignage sur l'anorexie. D'une plume légère et fluide, l'auteur relate cette expérience éprouvante trente ans après l'avoir vécue. C'est poignant, douloureux, effrayant. Le processus d'auto-destruction est terrifiant, mais les méthodes psychiatriques face à l'anorexie semblent révoltantes et inhumaines à l'égard du patient et de ses proches.

"Le docteur est immense et son front est inoubliablement opaque. On ne peut rien sentir de lui. (...) Nouk essaie de lui faire comprendre qu'elle est prête à tout, à manger toute la journée s'il le faut, elle pense qu'elle pourra toujours redevenir elle-même après, rendue à la liberté. Elle dit qu'on doit lui donner des chiffres plus précis, des dates. Elle se trompe, elle n'a rien compris à la méthode des docteurs. On ne doit rien du tout. On ne lui parle pas. Il faut qu'elle se mette bien dans le crâne qu'elle est folle. On ne parle pas aux folles de qautorze ans." (p. 81). Ca fait frémir, non ? Ca se passait dans les années 1960, et ce n'est semble-t-il guère différent aujourd'hui...

Ma note : 16/20

Petite, Geneviève Brisac, Editions de l'Olivier, mars 1999, 120 p.

Ce livre m'a rappelé tous ceux que j'évoque là, bien sûr, et aussi Thornytorinx de Camille de Peretti, mentionné par Lily et joliment chroniqué sur son blog ici. Pour les méthodes barbares - qui peuvent laisser dubitatifs - encore appliquées aux anorexiques, j'ai également pensé au très beau film "Je vais bien, ne t'en fais pas" de Philippe Lioret.

perettilioret

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Commentaires
A
C'est quand l'époque et le lieu de l'intrique du livre "petite" ??? IMPORTANT !! S.V.P
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C
Kad Merad y est très juste et bouleversant. Ayant lu le livre avant, j'étais complètement nouée de chagrin à chq lecture des cartes de son frère, s'en prenant violemment au père...
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A
Magnifique film, "Je vais bien ne t'en fais pas", un de mes préférés !
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L
acheté ce matin :)
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E
j'ai adoré je vais bien ne t'en fais. jusq'au bout on se laisse prendre! dommage que ce soit le genre de film qu'on ne peut voir qu'une fois du coup!
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