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Canel
14 décembre 2009

King Kong Théorie, Virginie Despentes

king_kongdespentes                 fait_main

Présentation de l'éditeur : En racontant pour la première fois comment elle est devenue Virginie Despentes, l'auteur de Baise-moi conteste les discours bien-pensants sur le viol, la prostitution, la pornographie. Manifeste pour un nouveau féminisme.

Virginie Despentes présente ici ses réflexions sur différents thèmes "féminins" ou plus exactement sur la féminité, les femmes et le sexe, dans notre société encore bien stéréotypée... Elle juge l'Etat trop restrictif, maternant - et par là-même infantilisant - qui écarte tout danger (alcool, tabac...) du citoyen, comme si celui-ci ne pouvait faire ses choix lui-même. L'auteur évoque ensuite le viol, traumatisme dont elle-même a été victime, et insiste sur la position ambigue de notre société à cet égard... Sans le moindre exhibitionnisme ni misérabilisme, Virginie Despentes relate son expérience de la prostitution, le regard nouveau que cela lui a fait porter sur les hommes, ses clients souffrant pour la plupart de solitude : "(...) dans ma petite expérience, les clients étaient lourds d'humanité, de fragilité, de détresse." (p. 65). Elle en donne sa version personnelle, moins sordide - précise-t-elle - que les reportages télévisés qui stigmatisent selon elle les difficultés du "métier". "La prostitution a été une étape cruciale, dans mon cas, de reconstruction après le viol. Une entreprise de dédommagement, billet après billet, de ce qui m'avait été pris par la brutalité." (p. 72).  De la même façon, l'auteur nous confronte à sa théorie de la pornographie...

A propos de la notion de féminité qu'elle avoue avoir du mal à définir, Virginie Despentes déclare in fine : "Après plusieurs années de bonne, loyale et sincère investigation, j'en ai quand même déduit que : la féminité, c'est la putasserie. L'art de la servilité. On peut appeler ça séduction et en faire un machin glamour. Ca n'est un sport de haut niveau que dans très peu de cas. Massivement, c'est juste prendre l'habitude de se comporter en inférieure. Entrer dans une pièce, regarder s'il y a des hommes, vouloir leur plaire." (p. 126).

Virginie Despentes est sensible, touchante, sincère, pas vulgaire comme je le craignais, même si son langage est souvent cru. Elle porte un regard acéré et pertinent sur les femmes et le sexe dans notre société. Même si on ne partage pas toutes ses théories, le propos est suffisamment sérieux et intéressant pour être écouté et respecté. Un petit essai qui fait réfléchir...

Ma note : 15/20

King Kong Théorie, Virginie Despentes, Editeur LGF, Le Livre de Poche, septembre 2007, 151 p.

Merci Cynthia pour cette découverte très intéressante ! sans ton billet, je pense que je n'aurais pas eu envie de lire cette auteur. J'ai désormais très envie de découvrir Bye Bye Blondie !

bye_bye_blondie

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Commentaires
C
Oui, Céline, c'est exactement ça. J'ai beau avoir une vie très éloignée de la sienne, je me sens proche de ce qu'elle dit... parfois. Et même qd ce n'est pas le cas, ses propos me touchent...
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C
Très bon souvenir de lecture aussi ! J'avais trouvé les propos de Virginie Despentes touchants et subtils...
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C
@ Celsmoon : chouette ! je l'ai déjà commandé ! :-D<br /> @ Mango : je me disais aussi que son univers n'était pas pour moi, trop cru, trop trash. C'est l'excellent billet de Cynthia qui m'a décidé à lire celui-ci et j'en suis ravie. C'est l'intérêt que je trouve dans les blogs : dépasser mes (nombreux) a priori ! ;-)
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M
Je crois que j'ai des a priori stupides contre cette romancière! Il faudrait au moins que je lise un de ses livres. Ce que tu dis d'elle me convient tout à fait ainsi que sa définition de la féminité vue sous cet angle!
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C
Bye bye blondie est un excellent souvenir pour moi...
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