Le monde sans les enfants (et autres histoires) - Philippe Claudel
Difficile de classer cet ouvrage de Philippe Claudel : ce ne sont pas vraiment des nouvelles, ni des contes pour adultes, ni des histoires pour enfants... Le livre a beau être édité dans une collection pour adultes, on peut se demander à qui il s'adresse.
Quelques contes m'ont paru particulièrement naïfs et sans intérêt : "Les histoires", "Pot-au-feu", "Le gros Marcel" (les fournitures discutent entre elles dans un cartable, tombent amoureuses, se soucient de leur avenir...).
Dans d'autres, le message est simpliste : "Le dur métier de fée" où une enfant de six ans (?) froide et désabusée conseille à une fée au chômage et déprimée de consulter un médecin. "Le monde sans les enfants" ou l'éternel hiatus enfants-adultes. "Le garçon qui entrait dans les livres" ou l'art d'échapper, grâce à la lecture, au quotidien - même à des parents tortionnaires ? vraiment ?... "La vie de famille" qui vilipende la télévision... Je décerne la palme du niais de l'insipide à "Le vaccin de Zazie" qui semble vraiment s'adresser à des tout-petits, ne serait-ce que par le vocabulaire et les formulations utilisées.
Pour finir sur une note positive, j'ai trouvé émouvants : "Jaimé", "La petite fille à la bulle", et le joli poème d'une fillette à son papa "Les mois de mai".
Malgré toutes ces réserves, j'ai passé une heure relativement plaisante à lire ce recueil, sans ennui mais sans passion, agacée tout de même par le ton enfantin.
Le monde sans les enfants (et autres histoires), Philippe Claudel, Stock, octobre 2006, 181 p.
De Philippe Claudel, j'ai aimé le film "Il y a longtemps que je t'aime", son témoignage de professeur en prison Le bruit des trousseaux, le roman Le rapport de Brodeck.
J'ai moins apprécié Les âmes grises, trop sombre, trop de morts (le film en devient grotesque si on y fait le compte de morts violentes), et La petite fille de Monsieur Linh, pourtant plébiscité.
En conclusion : comme dit Biblio à propos de Le monde sans les enfants, ce livre et l'oeuvre de Philippe Claudel en général sont très inégaux... pas vraiment variés cependant car le fond est souvent sombre, désespéré.