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Canel
23 janvier 2010

La vie en rouge, Anne Thiollier

vie_rougeTaisen et Gangming. Elle aime la danse et le spectacle. Il est fasciné par les fusées et la mécanique. Dans la Chine maoïste des années soixante, les deux enfants grandissent côte à côte et voient leur monde changer. Un jour, les cours de chant et de danse sont supprimés. Puis, c'est l'école qui ferme. Plus de cours, plus de professeurs, plus de livres ! Désormais, il faudra apprendre le travail de la terre ou devenir ouvrier. De l'euphorie à la désillusion, que deviendront Taisen et Gangming ? Parviendront-ils à sauver leurs rêves ? Des personnages inspirés de la réalité, un auteur ayant vécu vingt ans en Chine font de ce roman très accessible un témoignage aussi fort que riche et précieux sur la Révolution culturelle chinoise.

Le premier tiers du livre (un peu long) plante le décor : le quotidien dans la province chinoise de Yunnan de quelques familles d'un milieu relativement privilégié, la plupart des adultes étant enseignants. En 1966, survient "le grand chambardement", à savoir la révolution culturelle. La vie de ces Chinois se trouve progressivement bouleversée par l'application des principes maoïstes qui les condamnent à renier leurs valeurs. Les intellectuels sont envoyés en "rééducation", seuls les paysans et ouvriers méritent désormais le respect. Les enfants cessent d'aller à l'école, c'est plutôt une bonne nouvelle pour la plupart, ils ne mesurent pas les répercussions de l'endoctrinement sur leur développement intellectuel : "Quand on nous a dit que les cours s'arrêtaient, tout le monde a trouvé ça génial ! Plus de cours, plus de devoirs à faire à la maison ! Cette liberté nouvelle valait bien quelques efforts : il a fallu se mettre aux réunions politiques quotidiennes. Dans la salle où elles avaient lieu, quelqu'un avait écrit : "Les intellectuels puent !". On reprochait aux professeurs leur arrogance. Le président Mao lui-même avait donné l'exemple en déclarant publiquement : "Quel mal y a-t-il à ce qu'un élève s'endorme en classe, si le cours est ennuyeux ?". Les livres étaient méprisés. On allait désormais tout apprendre par la pratique, avec les ouvriers, les paysans et les soldats." (p. 94-95). Les plus jeunes ne prendront pleinement conscience des dégâts de cette révolution dans leur vie personnelle que lorsque les familles seront divisées : les aînés et même les parents pourront être envoyés loin des leurs pour travailler à la campagne dans des conditions très difficiles...

Dommage que ce roman soit un peu "mou" et que les protagonistes manquent de relief, on ne s'y attache guère bien qu'on les suive de 1960 à 1972 et que leurs destinées, modelées par le bouleversement politique de ces années, soient intéressantes. Cet ouvrage est néanmoins un témoignage important sur la Révolution culturelle chinoise. Je le conseille aux plus jeunes (à partir de 14-15 ans) comme aux adultes... surtout à ceux qui ont oublié leurs cours d'Histoire de terminale (comme moi)...

Si vous voulez en savoir plus sur la pensée de Mao Tsetoung/Ze Dong, Le petit livre rouge est .

Ma note : 14/20

La vie en rouge, Anne Thiollier, Gallimard Jeunesse, Scripto, mars 2009, 285 p.

yunnan

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Commentaires
E
sujet intéressant mais ton avis ne me dit trop rien!
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