Palestine, Hubert Haddad
Présentation de l'éditeur : Quelque part en Cisjordanie, entre la Ligne verte et la "ceinture de sécurité", une patrouille israélienne est assaillie par un commando palestinien. Un soldat est tué, un autre enlevé par le commando bientôt en pleine déroute... Blessé, sous le choc, l'otage perd tout repère, oublie son nom. Seul survivant, sans papiers, en vêtements civils et keffieh, le jeune homme est soigné puis adopté par deux Palestiniennes. Il sera désormais Nessim, frère de Falastin, une étudiante anorexique, et fils d'Asmahane, la veuve d'un responsable politique abattu dans une embuscade. C'est ainsi que Nessim découvre et subit les souffrances d'une Cisjordanie occupée...
Je vais être directe : ce livre et moi ne sommes pas faits l'un pour l'autre ! Un sujet intéressant certes - le conflit israelo-palestinien - mais traité avec trop de détails et de termes hébreux et arabes pour les béotiens comme moi. Un style (poétique ?) auquel je n'ai pas du tout adhéré, théâtral, posé, trop artificiel à mon goût. Bref, je me suis profondément ennuyée avec ce roman, je l'ai hachuré, entrecoupé d'autres lectures bien qu'il soit très bref, et j'avais hâte de le terminer... En confrontant ma version de l'histoire à celle de Mr, je me rends compte que je suis complètement passée à côté de l'intrigue, au dénouement pour le moins rocambolesque...
Reproche à l'éditeur : la police est très petite, alors qu'il n'y a que 155 pages - pourquoi ?
Mr a été beaucoup plus réceptif : Bien que l'écriture manque de naturel et que le récit soit alourdi par des citations, des images ou des détails à mes yeux inutiles, je l'ai trouvé intéressant en raison de la gravité de son sujet principal. L'auteur restitue bien les difficultés quotidiennes imposées par l'occupation israelienne sur de nouveaux territoires et le caractère inéluctable des réactions terroristes que cette politique induit.
L'avis de Celsmoon ici.
Un aperçu du style : "Tout en devisant avec l'aveugle, Saïfoudine ne peut quitter la jeune fille des yeux. Sa beauté le subjugue depuis longtemps, les éclats de neige et de charbon de ses grands yeux, les longs frissons de sa crinière couleur d'évanouissement, sa taille cambrée si fine qu'il se retient parfois de respirer. Son profil lui semble un pur joyau sertissant le feu sombre des prunelles. C'est pour lui un vertige que de contempler à la dérobée sa bouche aux lèvres pleines et subtiles où le sourire erre comme l'âme en peine. Sa maigreur est telle qu'il ne lui reste que sa beauté, mais celle-ci en devient si entière qu'elle frappe au coeur avec impudence, comme ces statuettes barbares que la charrue exhume, miraculeusement, autour des ruines protégées." (p. 41)
Palestine, Hubert Haddad, LGF, Le Livre de Poche, août 2009, 155 p.