Par un matin d'automne, Robert Goddard
- L'avis de Canel :
Leonora vient pour la première fois dans les années 1990 au Mémorial franco-britannique de Thiepval où son père figure parmi les soldats tués. Elle est accompagnée de sa fille Penelope, ce pélerinage va être l'occasion de lui révéler de sombres secrets de famille, des histoires de filiation compliquées, d'héritages, d'adultères...
J'avoue m'être ennuyée sur plus de la première moitié de l'ouvrage, en particulier sur le chapitre "Deuxième partie". Un personnage autrefois proche de la famille est censé faire à Leonora des révélations fracassantes, lesquelles vont s'éterniser sur plus de 250 pages. J'ai été agacée par la façon maladroite d'entretenir le mystère : à plusieurs reprises, les protagonistes sont sur le point de faire des aveux, puis se ravisent, ou sont réduits au silence d'une manière ou d'une autre. Heureusement, l'intrigue rebondit lorsqu'on commence à sortir du huis-clos ô combien étouffant et malsain de Meongate et l'ouvrage devient - enfin ! - difficile à lâcher, mais ça n'en finit plus et quelques unes des révélations finales ne sont guère convaincantes...
Je conteste la comparaison avec Elizabeth George au dos du livre : l'analyse psychologique des personnages est beaucoup moins subtile ici, on tombe vite dans la caricature, notamment avec Olivia.
Pas de coup de coeur, donc, pour ce roman dont l'intrigue complexe tarde malheureusement à se mettre en place, après moult tergiversations, promesses d'aveux... et dont le dénouement m'a semblé interminable et parfois peu crédible.
- Mr est enthousiaste, par contre ! Voici son avis :
Dans les années 1990, une femme née pendant la première Guerre Mondiale raconte à sa fille les mystères ayant entouré ses origines et son enfance, qu'elle n'a éclaircis qu'une fois adulte. Les événements et révélations qui se succèdent tout au long du roman en rendent la lecture passionnante. Quelques changements habiles de narrateurs permettent à l'auteur de présenter des perspectives et points de vue variés et contribuent à l'intérêt de la lecture. La comparaison de l'éditeur avec Un long dimanche de fiançailles n'est pas usurpée en raison de l'originalité de leurs intrigues respectives, et de l'identité de l'époque qui leur sert de cadre. En conclusion, un excellent roman qui se dévore. Merci à Bob et à Sonatine dont les choix éditoriaux m'ont jusqu'ici toujours ravis (du moins ceux proposés par Bob) !
Les avis enthousiastes : Manu, June, Biblio.
Les lectrices déçues :Lystig, Snowball.
Grand merci à Bob et aux éditions Sonatine pour cette découverte.