~ Combien de fois je t'aime, Serge Joncour
Ne vous y trompez pas ! Loin de l'aspect "guimauve" du titre et de la couverture (je préfère d'ailleurs nettement celle de l'édition brochée, beaucoup plus représentative du contenu du recueil, cf. infra), voici seize nouvelles percutantes autour de l'amour, du couple et du sentiment de solitude.
Serge Joncour dépeint les rapports humains et l'isolement dans notre société - pourtant dotée de puissants moyens de communication - avec une subtilité et une acuité particulières. Nul besoin de dénouement spectaculaire pour clore ces récits, leur force réside dans la pertinence d'analyse, le propos et la richesse des intrigues.
Des moments de lecture forts, qui interpellent et remuent...
"D'une plume pleine de grâce, avec la justesse d'un type qui aurait tout vécu et l'assurance d'un sociologue qui aurait tout compris, Joncour embrasse toutes les situations amoureuses [...] pour toujours bien les étreindre." Olivia de Lamberterie - ELLE.
Combien de fois je t'aime, Serge Joncour, J'ai lu, février 2009, 157 p.
Des extraits pour vous allécher :
"Deux milliards d'abonnés dans le monde, deux milliards de possibilités et si peu d'appels pour moi. Il m'arrive même de faire semblant de téléphoner, c'est vrai, quand j'aperçois de loin un importun, un collègue qui pourrait me parler, ou simplement pour me donner une contenance dans un endroit où il y a du monde, dans un de ces grands moments de solitude. Il m'arrive même de le faire chez moi, à la fenêtre. Depuis que je ne fume plus, je fais semblant de téléphoner. Je ne voudrais pas que mes vis-à-vis pensent que je vis seul à ce point." (p. 27)
"Le soir, chez soi, chacun importe son petit exotisme, sa manière d'être ailleurs, il y a ceux qui boivent, ceux qui ne pensent pas, il y a ceux qui regardent des films sur le petit écran, et les autres, barrés plus audacieusement dans des livres, des jeux vidéo, le soir le monde est un vaste hall d'attente, on est tous là, les uns pas si loin des autres, pas trop proches pourtant, chacun dans ses murs." (p. 85)