Alice et Fritz sont jeunes, ils s'aiment, mais leur vie de couple n'est pas un long fleuve tranquille, loin s'en faut. La jeune femme est impétueuse, prend vite la mouche, Fritz manque parfois singulièrement de subtilité (c'est un homme
!), les portes claquent... On suit ces deux tourtereaux entre tendresse, exaspérations, séparations, réconciliations...
Quel bonheur de retrouver le style bien particulier de David Foenkinos ! Toujours cet humour savoureux, vif, pétillant, attendrissant... Un court roman qui se dévore, entre sourires et éclats de rire, mais aussi gravité et réflexion. Juste un bémol sur la scène de l'ivresse dans le cimetière, peu avant la fin. Le grotesque m'a semblé malvenu, c'est vraiment dommage de finir sur cette note.
Avis :
Nos séparations, David Foenkinos, Gallimard, Folio, janvier 2010, 217 p.
Un passage qui m'a bien amusée :
"Nous sommes allés chez Ikea, et nous nous sommes disputés chez Ikea. Dans ce grand magasin, ils devraient embaucher un conseiller conjugal. Car s'il existe un endroit où le coeur des couples se révèle, c'est bien là. Je me demande même si tous ces meubles à construire ne sont pas qu'un grand prétexte pour semer la zizanie sentimentale. [...] Alice hésitait, et pire que tout : me demandait mon avis. Je n'avais aucun avis ici, j'étais lobotomisé. J'étais prêt à dire oui à tout, à acheter ces lampes qui ressemblent à des pissotières géantes, à monter des étagères jusqu'à la fin des temps. "Oh c'est insupportable d'être ici avec toi. Tu verrais comme tu tires la gueule !" (p. 82-83)
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Je me suis également régalée avec Le potentiel érotique de ma femme, La délicatesse et En cas de bonheur.