Avec l'essor d'Internet, la presse écrite est en pleine mutation. Cette revue pour enfants va en faire les frais, et avec elle, tous les salariés qui y travaillent. Les rumeurs cèdent la place à la panique, puis aux diverses stratégies d'intégration ou de rejet face à la restructuration. La polyphonie reflète bien la palette des réactions possibles : solidarité ou individualisme, bassesses et mesquineries pour sauver sa peau ou régler ses comptes. Les carriéristes opportunistes essaient de tirer leur épingle du jeu, les défaitistes se voient déjà dehors, tandis que d'autres essaient de s'en sortir le moins mal possible, sans trop de dommages. Mais attention, qui dit groupe dit interactions donc ajustements : personne n'est à l'abri de surprises...
Un livre intéressant sur le malaise au travail - exacerbé ici par une situation de crise - et plus généralement sur les relations au sein d'un microcosme, et sur la crainte du changement. Un léger bémol : ça m'a semblé dénué d'émotion, l'analyse des protagonistes reste relativement "froide", même si l'on suit la vie privée de certains. Bon, il faut préciser que j'avais en tête Les heures souterraines de Delphine de Vigan.
Avis : 14/20
Nous étions des êtres vivants, Nathalie Kuperman, Gallimard, septembre 2010, 208 p.
Challenge 3% de la rentrée littéraire de Schlabaya : 17/21
bienvenu au petit pingouin lecteur !