~ La fenêtre panoramique, Richard Yates
Attention, encore une quatrième de couv' trop bavarde !
Banlieue new-yorkaise, milieu des années 1950. Frank et April ont la trentaine, une belle maison, deux enfants de quatre et six ans. Tout leur sourit ? pas vraiment. Le couple traverse une crise conjugale et existentielle : querelles et paroles blessantes sont fréquentes entre eux. Dégoûtés par leur vie étriquée, ils ont besoin de se croire moins médiocres que leurs voisins et amis, se persuadent de leur supériorité. La promesse d'un avenir plus glorieux se profile lorsque April suggère à Frank de changer de vie, de s'exiler tous les quatre.
Après un début laborieux, j'ai fini par entrer dans ce roman au bout de 300 pages (sur 500) et par l'apprécier. Il faut dire que l'atmosphère du récit n'est guère engageante : mésentente conjugale, considérations sur un travail ennuyeux, sentiment de médiocrité et de vie gâchée, rencontres pesantes avec des voisins… Tout est bien sombre, avec en sus, deux protagonistes antipathiques, suffisants, aigris, trop préoccupés de l'image qu'ils donnent. Richard Yates dresse là un tableau pessimiste, sans complaisance, mais finalement très intéressant de la classe moyenne américaine de l'après-guerre. Il explore parfaitement le désenchantement et l'ennui d'une femme au foyer enchaînée par ses maternités, la lâcheté d'un homme veule et la déliquescence d'un couple où chacun tire la couverture à soi…
Avis : 14/20
Merci, Mango et Choupynette, pour cette lecture commune !
Adapté au cinéma en 2008 par Sam Mendes, sous le titre "Les noces rebelles", avec Kate Winslet et Leonardo Di Caprio dans les rôles principaux.
Lu dans le cadre du challenge "100 ans de littérature américaine - Yes we can !" de Bouh