La petite Maja Hedström fête son premier anniversaire. Lasse de pouponner à longueur de journées, Erica se remet à écrire et fouille dans le passé maternel suite à une découverte troublante. Pour qu'elle dispose de temps, Patrik prend un congé parental de quatre mois. Rester à la maison le frustre rapidement, aussi est-il tenté de s'impliquer dans l'enquête lorsque ses collègues trouvent le cadavre d'un vieil homme passionné de nazisme.
Malgré les coïncidences, les invraisemblances et la pléthore de personnages, on retrouve avec plaisir le couple, leurs proches, et l'équipe policière de Tanumshede, d'autant que le contexte de cette intrigue est passionnant. Camilla Läckberg reprend une construction qui lui est chère et qui ravit ses adeptes : l'alternance de chapitres brefs avec zoom successifs sur deux époques, qui donne de la vivacité au récit.
On croise dans ce cinquième opus des victimes du nazisme, des résistants, des nationalistes suédois et des opposants à leur idéologie. On apprend sur la Suède du début des années quarante, lorsque le pays, resté neutre, était un pont entre l'Allemagne et la Norvège occupée. Avec sa minutie et sa sensibilité particulières, l'auteur évoque en outre la maternité, la maladie d'Alzheimer, les tourments des familles recomposées, la difficulté d'être un bon père, et toujours, les petits tracas et bonheurs de la vie conjugale...
D'excellents moments de lecture avec cet épisode qui est mon préféré, je crois. Prenez de quoi noter les noms des nombreux protagonistes, et régalez-vous à votre tour !
Avis : 15/20 - du 09/01 au 14/01
Le billet ultra-complet (mais qui ne dévoile rien) de Paul Arre.
L'Enfant allemand, Camilla Läckberg, trad. Lena Grumbach, Actes Sud, Axtes Noirs, janvier 2011, 455 p.