~ Tijuana Straits, Kem Nunn
Ancien surfeur passionné, Sam Fahey a réussi à reprendre une petite vie relativement paisible en se lançant dans la lombriculture, après avoir purgé une peine pour trafic de drogue. Il sauve de la noyade Magdalena, une jeune mexicaine militante que deux mercenaires minables ont essayé de supprimer. Mal en point, elle s'installe chez Fahey le temps de se remettre, et sollicite son aide pour récupérer des dossiers accablants sur les maquiladoras.
Tijuana, ville de la frontière mexicaine, est une poubelle industrielle des Etats-Unis, et de la société de consommation en général. Grâce à l'ALENA, cette zone échange librement avec ses voisins nord-américains, tout en s'affranchissant des principes élémentaires de production théoriquement en vigueur en Occident : respect du droit du travail et des normes sanitaires vis à vis des salariés et de l'environnement.
Tous ces problèmes liés aux maquiladoras sont censés être au coeur du roman qui évoque également l'extrême précarité des Mexicains frontaliers, leurs conditions de vie difficiles - migration clandestine, exploitation ouvrière, trafic et usage de drogue, prostitution, violences masculines, tératogénie... Hélas l'intrigue est très diluée, sans suspense, avec moult digressions sur le surf. Les trente dernières pages, empreintes de douceur et de tristesse m'ont légèrement réconciliée avec le reste du récit, d'autant qu'elles font suite à un interminable cocktail traque-fuite-action...
Tijuana Straits, Kem Nunn, Sonatine, janvier 2011, 360 p.
Sur le même thème, La frontière de Patrick Bard me semble bien meilleur, et peut-être ai-je eu le tort de comparer ces deux ouvrages au lieu de prendre Tijuana Straits pour ce qu'il était...
Merci à Bob et aux Editions Sonatine pour ce partenariat !