Selon une légende du XVIIème siècle, le diable lui-même aurait tué une jeune femme et arraché son coeur après avoir longuement dansé avec elle lors d'un bal, sous l'apparence d'un homme séduisant. Les lieux auraient gardé depuis le nom de "bleeding heart" - coeur sanglant. Trois siècles plus tard, en 1934, la vie est loin d'y être paisible : Philippa Penhow, la propriétaire de l'immeuble, a mystérieusement disparu depuis quatre années, des coeurs d'animaux arrivent par la poste, des hommes louches manigancent, une femme de la noblesse échoue parmi eux après avoir quitté un mari violent, un journaliste chômeur s'y réfugie...
Après avoir un peu peiné pour mémoriser les protagonistes et situer les liens foisonnants qui les unissent, je me suis régalée dans cette lecture. Le suspense n'en est pas le moteur principal, je me suis à vrai dire peu préoccupée du sort de Miss Penhow, pourtant au coeur de l'intrigue. L'enquête est menée de manière subtile, certes, mais si lentement qu'elle passe au second plan. Le contexte historique et social en revanche est particulièrement intéressant (la Grande Bretagne des années 1930, la montée du fascisme, la condition des femmes). En outre, les personnages sont riches et complexes, leurs relations passionnantes. Si je me suis un peu ennuyée sur les cent dernières pages, j'ai en revanche trouvé le dénouement absolument parfait : il délivre la bonne dose de surprises tout en restant tout à fait crédible.
Un thriller paisible et très habile avec une touche "so british" vraiment plaisante.
Mentionnons la couverture très réussie qui a beaucoup contribué à me faire choisir ce livre chez Bob, et qui m'aurait très probablement incitée à l'acheter pour moi ou pour l'offrir.
14/20 -
du 16 au 20/03
Le diable danse à Bleeding Heart Square, Andrew Taylor, Le Cherche Midi, février 2011, 480 p.
MERCI Biblio de m'avoir accompagnée/attendue pour cette lecture commune (et d'avoir réussi à ne rien dévoiler - grrr !)
Un grand MERCI à Bob et aux Editions du Cherche Midi pour cette découverte bien plaisante.