La narratrice est une chanteuse lyrique encore jeune dont l'heure de gloire est passée. Elle continue néanmoins de s'entraîner chez elle, attendant des propositions qui ne viennent pas. Dépressive, elle tourne en rond dans leur demeure récemment acquise - "la maison du bonheur", leur a-t-on promis... Elle est mal, l'argent manque, ses rares paroles à son mari sont des reproches, elle se sent coupable d'être une mauvaise mère, une piètre ménagère, de faire crever les rosiers. Elle gamberge sur le locataire, sur les voisins, elle divague. Mais, tant bien que mal, elle essaie de sauvegarder les apparences, de faire "comme si", de continuer à mettre un pied devant l'autre...
Immersion dans les pensées et les idées noires d'une femme mal dans sa peau, dont la tête "part en arrière" régulièrement, qui sent des "courants d'air" partout. Le malaise du lecteur va crescendo, on craint un drame, le rythme vif et saccadé ajoute à l'angoisse et essouffle... Un récit sombre et poignant, une écriture prenante, tourbillonnante, un portrait très touchant d'une femme fragile, seule, malade.
Emprunt médiathèque grâce au super billet de Biblio - merci !
: 15/20 -
le 23/03
La tête en arrière, Violaine Schwartz, P.O.L., août 2010, 186 p.