Difficile de trouver du travail à New-York en 1991 quand on est jeune diplômé d'une fac obscure, sans expérience professionnelle en rapport avec son cursus. Taylor, une bombe torride de vingt-trois ans, en fait l'amère expérience. Aussi, lorsqu'un homme séduisant lui propose un poste dans l'édition, bien rémunéré de surcroît, elle fonce...
Humour ? Oui, mais mieux vaut avoir de solides connaissances en matière de culture US (célébrités, musique, films), faute de quoi on laisse échapper pas mal de clins d'œil (ce fut mon cas et ça m'a longtemps agacée). Prière aussi d'aimer l'humour potache et la répétition. Malgré tout, des idées sur les problèmes d'emploi des jeunes, des traits de génie jubilatoires. Et puis finalement, une fois accoutumé au fantasme envahissant du narrateur, ce type naïf et loser devient bien sympathique et on savoure son sens de l'auto-dérision.
Thriller ? Plutôt roman noir, et seulement sur la seconde moitié. Avant, on devine, on voit venir la tournure glauque des événements, via quelques allusions au début, et a fortiori si on a lu des résumés un peu bavards.
Suspense ? zéro ! ce qui n'empêche pas de tourner les pages sans s'en apercevoir et de plus en plus vite.
1991 ? à fond ! Les fringues, la musique, le cinéma, la politique, la récession économique, l'inflation et la crise de l'emploi. Rigolos, les petits rappels des gadgets inconnus ou embryonnaires à l'époque mais absolument in-dis-pen-sables vingt ans plus tard.
New-York ? oui, quelques adresses chics/branchées. On est très loin de l'ambiance de L'aliéniste, un siècle plus tôt, dans cette même ville !
S3xe ? Un peu, pas trop détaillé, mais évoqué crûment. Le personnage central est une bombe que tous les hommes ont, paraît-il, envie de "tr!ngler" et quelques uns vont réaliser ce rêve, alors forcément...
Plaisir de lecture ? il a mis du temps à s'installer vraiment. Typographie minuscule, parler assez "cow-boy macho" à première vue (on s'habitue) et beaucoup de parenthèses, mais style finalement fluide et on finit par avancer à toute allure.
Bilan : vraiment pas mon type de polar/roman noir mais pourquoi pas, de temps en temps ? De bons moments, une lecture globalement plaisante, mais je ne suis pas du tout tentée par les futurs ouvrages de l'auteur.
Blogueuses enthousiastes ? Lasardine, Gridou...
14/20 -
7 au 10 mai
Totally Killer, Greg Olear, Editions Gallmeister, mars 2011, 299 p.
PS : il y a trente ans pile poil, on voyait une tête apparaître progressivement sur nos écrans TV...
Vu tes remarques, il ne me tente plus du tout celui-ci.(En plus j'aime pas quand c'est écrit tout petit !)