Lu par Mr :
En septembre 1926, un homme est retrouvé mort, tué d'une balle de revolver dans la tempe gauche. La victime tient l'arme dans sa main droite. Il s'agit de Paul Kammerer, célèbre biologiste autrichien né en 1880.
Depuis une quinzaine d'années, il publiait des résultats d'expériences susceptibles de remettre en question certaines analyses des néo-darwiniens, selon lesquelles l'évolution des espèces s'expliquerait par des variations d'une génération à l'autre, issues de changements fortuits ensuite soumis à sélection par l'environnement.
Le 7 août 1926, la revue "Nature" avait publié un article mettant en évidence que le cadavre d'un crapaud accoucheur né d'expériences de Kammerer avait fait l'objet d'un trucage. La vie sentimentale de l'homme était en outre fort agitée.
Alors, Kammerer est-il mort "pour un crapaud" ?
Dans un style clair et agréable, l'auteur présente et analyse, à la manière d'une enquête policière, des évènements à l'origine de la mort brutale du chercheur, notamment le contexte scientifque de ses travaux et des polémiques auxquelles ils donnèrent lieu.
J'ai dévoré ce livre mais son contenu m'a rappelé de manière troublante celui publié sur le même sujet en 1972 par Arthur Koestler sous le titre L'étreinte du crapaud. La plupart des faits et anecdotes cités dans cet essai de Bousquet figuraient aussi dans celui, très documenté, de Koestler qui, lui, indiquait ses sources (articles de presse, écrits des protagonistes, témoignages recueillis par l'auteur...). Catherine Bousquet en revanche ne cite aucun document et ne mentionne pas l'ouvrage d'Arthur Koestler, pas même dans une bibliographie succincte qui aurait en outre permis au lecteur d'approfondir le sujet. C'est très dommage.
Mourir pour un crapaud... - Catherine Bousquet, Le Pommier, mars 2011, 136 p.
QUI osera encore dire que Canel censure Mr ? des livres avec des crapauds (bestiole honnie entre toutes) en couverture traînent à la tête du lit depuis une semaine - et les voilà maintenant sur les billets de SON blog - quelle tolérance ! 
Je note donc le titre de Koestler 
