~ Un roman russe, Emmanuel Carrère
Ce roman, centré sur l'auteur, mêle cependant plusieurs histoires qui permettent d'y éviter la monotonie :
- la quête autour de secrets de familles relatifs au passé de collaborateur du grand-père maternel pendant la seconde guerre mondiale, non-dits dont l'auteur estime avoir souffert
- une histoire d'amour exhibitionniste avec la belle Sophie, sur le mode complexe du "je t'aime, moi non plus"
- le tournage d'un film sur une petite ville de Russie et la vie de ses habitants après l'ère soviétique.
L'écriture est précise et agréable mais j'ai trouvé ce livre un peu trop nombriliste. Sa qualité est selon moi loin d'égaler celle d'autres oeuvres de Emmanuel Carrère (les excellents La classe de neige et D'autres vie que la mienne, et même le récent Limonov), même s'il m'a paru nettement plus intéressant que La moustache, dans lequel je m'étais profondément ennnuyé.
Le livre se termine sur un bel hommage à sa maman l'historienne Hélène Carrère d'Encausse, même si l'auteur a rendu public un épisode familial honteux.
Un roman russe, Emmanuel Carrère, P.O.L., mars 2007, 356 p.