~ Silence, Benoît Séverac
Une soirée entre ados à l'insu des parents, deux garçons pour la même fille, on veut jouer au coq... et de fête foraine en rave party, d'auto-tamponneuses en cachets d'ecstasy, ça dérape. Un des jeunes en gardera de lourdes séquelles.
Voilà un roman pour adolescents simple et agréable à lire - bien que crispant - dans lequel tout un chacun peut s'identifier. Les pistes de réflexion sont multiples. Comment vivre avec un handicap ? Quelles contreparties pour avoir envie de continuer en ayant perdu une partie de ses capacités ? Et les copains dans tout cela ? Vont-ils rester ? Quid de la drogue ? de la solidarité ? de la délation ? des représailles des dealers ?
Ce livre ne peut laisser les jeunes lecteurs indifférents, il montre qu'on a vite fait de mettre le petit doigt dans un engrenage terrifiant. Le ton n'est pas moralisateur pour autant : on est subtilement amené à s'interroger sur ses propres comportements (d'ado, de parent, d'adulte) pour arriver soi-même aux conclusions évidentes.
A faire lire dès 14-15 ans, pour effrayer sur les conduites à risque, sur le sentiment d'être plus futé que la moyenne et ébranler la certitude du "ça n'arrive qu'aux autres"...
= 15/20 - 19-20/11
L'avis de Mr :
Un court roman sur les conséquences possibles de la prise d'ecstasy. Particulièrement adapté à un public adolescent potentiellement friand d'expériences nouvelles ou d'actes de rebellion, d'autant plus que l'histoire est principalement racontée du point de vue de Jules, âgé de 15 ans. J'ai beaucoup aimé, en particulier pour la justesse du propos dans la relation ado-infirmier.
Silence, Benoît Séverac, Syros, Rat Noir, septembre 2011, 152 p.
Extraits :
" - Tu as voulu impressionner une fille ?
(Jules fait oui de la tête sans cesser de pleurer.)
- Tu n'es pas le premier. C'est typiquement masculin.
- Typiquement con.
- L'homme reste un animal, même évolué. Tu as agi comme un animal.
- Comme un con. " (p. 38)
" J'ai travaillé dans des centres de désintoxication. J'ai aussi fait du bénévolat pour le SAMU social, la nuit. Les dealers, je ne les ai jamais fréquentés, mais je connais bien leurs victimes : ce ne sont pas tous des paumés ou des pauvres types. La came, ça bousille n'importe qui et ça touche tous les milieux. Les dealers, c'est la pire espèce que je connaisse. Je ne suis pas un admirateur des forces de l'ordre, mais franchement, si tu peux faire quelque chose pour les aider à mettre quelques uns de ces salopards derrière les barreaux, tu dois le faire. (...) Faut savoir dans quelle société tu veux vivre et agir en conséquence. Ca demande du courage. " (p. 87-88)
Challenge 4% de la Rentrée Littéraire 2011 chez Herisson - 22/28 (comptage officiel de Herisson : ?? suis perdue dans mes calculs )