maison poupéeL'avis de Mr :

La préface de l'éditeur annonce une pièce universelle, atemporelle et marquante. Après cette accroche prometteuse, j'ai été déçu par cette pièce d'un auteur que je découvrais. En effet, sa lecture m'a ennuyé, malgré des thèmes intéressants : la vie de couple, la sincérité, la place de la femme dans la société. Rien à redire à propos du style d'écriture, clair et précis, mais j'ai trouvé que les personnages de Nora et de Torvald et leur relations manquaient de naturel. 

L'avis de Canel :

Après-midi précédant le Réveillon de Noël dans cette maison de bourgeois norvégiens de la fin du XIXe siècle. Madame est tout excitée, elle a fait des achats, a préparé des surprises pour son mari et leurs jeunes enfants. Elle savoure l'aisance nouvelle du foyer, Monsieur venant de passer de petit avocat à Directeur de Banque. Comment en sont-ils arrivés là ? Non sans mal, visiblement. On le découvre à mots couverts, je vous laisse la surprise.

ATTENTION SPOILERS ! (passez la souris sur les lignes blanches si vous êtes curieux)

Trois actes, trois conditions de la femme dans la société incarnées par Nora : d'abord complètement dépendante, frivole et soumise au bon vouloir de son mari pour les dépenses, elle s'avère finalement rouée quand il s'agit de mettre du beurre dans les épinards (j'avoue n'avoir pas cerné jusqu'où était allée Nora pour son emprunt), puis, in fine, elle reprend sa liberté, quittant homme et enfants, préférant presque mourir plutôt que de continuer à vivre sous le joug conjugal.

Une pièce plus révélatrice du milieu bourgeois de son époque (fin XIXe) que typique de son pays, contrairement à ce que j'attendais. On imagine très bien la même écrite par un auteur contemporain d'Europe : petites duperies et gros mensonges conjugaux, rôles respectifs de l'homme et de la femme dans le couple, mais aussi soumission, dignité et émancipation féminines. Agréable à lire, sans plus.

Le plus à savoir, en resituant dans le contexte : Pour les Européens du XIXe siècle, la pièce était scandaleuse. Rien n'était plus sacré que les liens du mariage, et le représenter de cette manière était absolument inacceptable. En Allemagne, l'actrice principale refusa de jouer le rôle de Nora si Ibsen ne modifiait pas la fin, ce qu'il fit sous la pression. Dans la fin alternative, Nora donne une autre chance à son mari après qu'il lui a rappelé sa responsabilité envers ses enfants. Plus tard, Ibsen regretta d'avoir cédé. Une maison de poupée fut d'abord interdite en Grande-Bretagne par le Lord Chamberlain sous couvert de l'acte de censure de 1737. A peu près toutes les représentations de la pièce, de nos jours, choisissent la fin originale, de même que presque toutes les versions filmées (avec l'exception de la version argentine de 1943 avec Delia Garcés, qui situe l'histoire dans les années 1940.
Ibsen remarquait "qu'une femme ne peut pas être elle-même dans la société contemporaine, c'est une société d'hommes avec des lois écrites par les hommes, dont les conseillers et les juges évaluent le comportement féminin à partir d'un point de vue masculin". (source : Wikipedia)

Yeux roulants = 08/20 - Horloge  2 jours  - emprunt médiathèque

Une maison de poupée, Henrik Ibsen, Flammarion, janvier 1999, 245 p.

Lecture commune avec Mr et Gridou, merci à vous pour cette coordination quasi-parfaite !

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