Lu par Mr :
Lina a 15 ans en 1941. Son pays, la Lituanie est alors sous le contrôle de Staline depuis un an. Une nuit de juin, Lina et sa famille sont arrêtés par le NKVD, de même que de nombreux autres concitoyens. Ce récit raconte ce qui va désormais être leur triste quotidien, à la manière d'un journal de bord.
Ce roman est éprouvant mais montre la force de certains êtres humains dans des conditions qui nous semblent sans espoir. L'un des personnages, dit 'Le chauve', rappelle d'ailleurs en permanence à ses codétenus leur absence de perspectives d'avenir. J'ai été partagé entre la réprobation à l'égard de ses propos inutilement cruels et une admiration devant le réalisme que lui seul semble être capable de supporter. Ce livre est aussi très émouvant, sans toutefois tomber dans la mièvrerie, la gravité du sujet l'en empêchant (mièvrerie que me laissaient craindre et le titre et la couverture, malgré les discrets fils barbelés figurant sur cette dernière). Les amateurs du peintre Munch apprécieront l'hommage que lui rend l'auteur à travers de multiples références.
Un roman fort, qui raconte brillamment un épisode de l'histoire oublié de notre enseignement, comme si la cruauté du régime nazi cachait celle d'un régime qui a contribué à la chute d'Hitler.
Je vous recommande très vivement de le lire, je doute qu'il vous laisse indifférent. Un grand merci à Emmyne pour ce cadeau.
L'avis enthousiaste de Canel.
Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre, Ruta Sepetys, Gallimard jeunesse, Scripto, octobre 2011, 432 p.