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Canel
11 mai 2012

~ La bascule du souffle, Herta Müller

la_bascule_du_souffleLéopold a dix-sept ans en 1945. Roumain germanophone, il est à ce titre sur la liste de ceux qui seront envoyés par les Soviétiques en camp de travail en Sibérie. Mal à l'aise avec son homosexualité vécue mais dissimulée à ses proches, il ne tente rien pour se soustraire à cette déportation. Suite à un voyage de plusieurs semaines en wagon à bestiaux, où les individus perdent vite toute dignité, il arrive au camp. 

La faim l'obsède davantage que le froid et toutes les autres épreuves. Il l'évoque abondamment, de même que son activité forcée et éreintante de manoeuvre en bâtiment. Si ses souvenirs d'enfance et ses relations avec les autres détenus sont abordés dans le récit, le narrateur décrit plus longuement les matériaux manipulés (ciment, houille, brique, sable, charbon…) - ce qui peut surprendre.
 
Je suis navrée de ne pas avoir aimé ce livre, de m'y être ennuyée. Malgré les conditions éprouvantes de la détention de Léopold, je n'ai pas réussi à éprouver la moindre empathie pour lui. Sa froideur apparente explique peut-être cela ? "(...) je tente toujours de me persuader que je n'ai guère de sentiments. Si je prends une chose à coeur, elle ne m'affecte pas outre mesure. Je ne pleure presque jamais."  (p. 221-222)
 
La présentation de l'éditeur indique "sous la plume [d'Herta Muller], le camp devient un conte cruel, une fable sur la condition humaine". Même si de nombreuses réflexions m'ont touchée, émerveillée, je n'ai ni accédé à ce niveau allégorique, ni adhéré à la langue imagée de l'auteur, j'en suis désolée... J'ai probablement eu tendance à comparer à Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre, également sur les déportations staliniennes mais beaucoup plus factuel, plus abordable.
 
< 10/20 -  Horloge  8 au 11 mai - couverture magnifique

La bascule du souffle,  Herta Müller, Gallimard, Folio, janvier 2012, 354 p. 

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Commentaires
C
@ Aproposdelivres : oui, ça a dû contribuer à me faire acheter ce livre, cette magnifique couv' !<br /> <br /> Bon, je suis contente de l'avoir lu jusqu'au bout, mais je m'arrêterai là avec l'auteur, qui n'est apparemment pas plus abordable dans ses autres romans, d'après les témoignages des blogueurs ! :-)<br /> <br /> Je te souhaite une bonne lecture avec le Ruta Sepetys ! :-)<br /> <br /> @ Yv : et un 3e bisou virtuel !! (cf. comms précédents) ;-)<br /> <br /> Je ne comprends pas bien ce qui me rebute, parce que je trouve bcp de ses phrases percutantes, j'en ai coché des dizaines. Mais franchement, l'impression générale reste très mauvaise, sentiment d'être larguée, de ne pas saisir le personnage. Et puis toutes ses considérations sur les matériaux (ciment, sable...) = ??? :-(
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Y
J'ai eu l'occasion de lire un livre de cette auteure, L'homme est un grand faisan sur terre. je me demande encore ce que j'en ai retenu, je n'ai rien compris, totalement hermétique au style et au propos de Herta Müller
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A
La couverture est superbe !<br /> <br /> J'ai emprunté hier "Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre" à la bibliothèque...
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C
@ Aifelle : oui, bonne idée, elle n'est pas facile à suivre, cette auteur... Dommage, le thème est intéressant, il y a bcp de réflexions percutantes.<br /> <br /> @ Valérie : ah, merci de me le dire ! c'est mon plus grand bonheur de lectrice et de blogueuse -> que d'autres personnes soient enthousiasmées par un livre et le fassent circuler ! :-)<br /> <br /> Curieux qu'en cours on nous ait si peu parlé du stalinisme...
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V
Grâce à ton billet, j'ai offert Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre à la chérie de mon fils et elle a beaucoup aimé. Elle le prête à sa grand-mère, à sa mère et après ce sera mon tour!
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