~ L'année de l'éveil, Charles Juliet
L'année de ses douze ans, Charles Juliet s'éveille à la vie en société dans un collège militaire en Provence, après avoir gardé des vaches à la campagne. Il y découvre la discipline implacable, le travail scolaire intense, les brimades et les maltraitances des aînés et des gradés, mais aussi l'amitié et la solidarité entre pairs. Au même âge, il connaît l'amour physique et passionnel avec l'épouse de son supérieur hiérarchique direct - homme qu'il vénère pourtant.
Juliet retrace le portrait de l'adolescent qu'il fut dans les années d'après-guerre : hyper-sensible, parfois suicidaire, doutant de sa Foi, en mal d'affection et de référents adultes. D'abord discipliné et perfectionniste, il devient révolté, rebelle en mûrissant. Il évoque également ici sa nostalgie de la campagne (ses vaches et sa chienne), sa passion pour la boxe, pour l'écriture et les échanges épistolaires.
La liaison avec cette femme de dix ans son aînée - voire plus ? - peut choquer, a fortiori les mères d'ados, mais s'explique finalement par la soif de tendresse et d'amour (physique et maternel, tout simplement) de ce jeune garçon qui en a été dépourvu jusqu'alors.
Un livre émouvant, intéressant, mais je lui ai de loin préféré Lambeaux, plus poignant, bel hommage à ses deux mères, et moins centré sur cette période militaire de sa vie - thème qui me barbe au-delà de 100 pages.
L'année de l'éveil, Charles Juliet, J'ai Lu, septembre 1999, 250 p.