~ Tout le cimetière en parle, Marie-Ange Guillaume
Une trentaine de textes très brefs, de quelques lignes à moins d'une dizaine de pages. Les thèmes : la vieillesse, la maladie, la mort (pompes funèbres, épitaphes, cimetière, deuil)...
Ce recueil pétille de vivacité, de pertinence et d'humour. La poésie est parfois présente, aussi. L'humour est noir, grinçant, à l'image de la couverture mi-souriante mi-macabre à la Tim Burton et du titre que l'on doit à Daniel Pennac. On n'est d'ailleurs pas si loin de l'univers de cet auteur, on retrouve certaines thématiques présentes dans Journal d'un corps. Voilà deux écrivains faits pour s'entendre et amuser les lecteurs, mais aussi les émouvoir, les faire réfléchir.
Bref, un ouvrage très court, à lire avec le sourire souvent - si vous n'êtes pas trop concernés - et avec émotion, parfois. On n'en perd pas une ligne.
+ = 15/20 - 10 juillet
Tout le cimetière en parle, Marie-Ange Guillaume, Points, mai 2012, 110 p.
~ Extraits :
" Un jour, j'ai assisté à une cérémonie sans messe, sans Dieu, sans curé pour expliquer aux vivants que le mort, il était bien plus heureux là-haut qu'ici-bas. Et pour meubler le néant, parce que chez les athées, "faut se marrer, il aurait aimé ça", ils avaient fait défiler en boucle les musiques préférées du cher disparu - des rumbas, des vieux rocks pourris, des conneries genre 'La danse des canards'. C'était à se pendre. " (p.29)
" Le meilleur, dans l'oeuf, c'est le jaune. Alors maintenant que j'ai quatre-vingt-sept ans, ils vont pas m'emmerder avec leur cholestérol. C'est comme ça, ici. Ils veulent ton bien, de gré ou de force. Ils veulent que tu claques avec un cholestérol à moins de 2 grammes. En pleine forme, et d'attaque pour conquérir le monde. Lever 6 heures, puisque le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt. Quel monde ? " (p.46)
" Elle avait neuf ans et elle vivait déjà dans les livres, là où c'est beau. Ou moche, mais beaucoup moins chiant que la vraie vie. " (p.54)
" Je ne suis pas bavard, et quand je l'ouvre, c'est pour livrer une info utile, genre "C'est pas le tout, mais demain j'ai du boulot". (Les garçons sont comme ça.) " (p.55)