~ Le roi blanc, Davide Toffolo
Ce "roi blanc", alias Flocon de Neige, est un célèbre gorille albinos - le seul jamais rencontré, visiblement, de mémoire d'homme. Capturé en Guinée équatoriale, il fut accueilli au zoo de Barcelone en 1967, où il a résidé jusqu'à sa mort en 2003. Le rose de sa peau et son pelage blanc présentaient la particularité troublante de le faire ressembler à un vieil homme, ce qui ne manquait pas d'impressionner ceux qui le voyaient.
Davide Toffolo dresse ici une biographie succincte de cet animal hors du commun, biographie à la fois documentée et fantaisiste, puisqu'il y mêle réalité et fiction.
Racontée ainsi, l'histoire de ce gorille est captivante, émouvante, et laisse tout aussi songeur que l'observation de singes dans les zoos - je pense en particulier aux regards et à la gestuelle des orang-outans, qui nous renvoient à nos propres comportements en nous mettant mal à l'aise, comme si seuls l'enveloppe charnelle et le mutisme les différenciaient de l'être humain...
Une lecture plaisante et instructive, donc, même si j'ai eu un peu de mal à relier certains passages à l'histoire du gorille blanc (la légende africaine sur les Noirs albinos, le tango d'une femme dont la mère est malade...). S'agit-il de souligner encore davantage la proximité homme-animal ?
PS : anecdote écolo intéressante -> Le grand singe blanc fut incinéré et ses cendres disposées dans le premier prototype de l'urne Bios, conçue par deux designers espagnols. Bios est une urne d'un genre un peu spécial : fabriquée uniquement avec des matériaux biodégradables (écorce de noix de coco et cellulose), elle contient de la tourbe et une graine d'arbre. On y ajoute les cendres du disparu, qui contribueront à faire grandir l'arbre une fois l'urne enterrée. L’idée étant de remplacer les cimetières par des forêts. Ses cendres ont été enterrées, le 23 avril 2004, avec la graine d'un arbre africain, le marronnier du Cap. (source : wikipédia)
Si vous êtes curieux, allez le voir là.
14/20 - 13 juillet
Le roi blanc, Davide Toffolo, Casterman, Ecritures, août 2005, 151 p.