A quatorze ans, Judith apprend avec stupeur le décès de son grand-père maternel qu'elle croyait mort depuis longtemps. C'est en tout cas ce que sa mère Elsa, brouillée avec (presque) toute sa famille depuis vingt ans, lui avait prétendu. Toutes deux vont devoir séjourner chez la grand-mère le temps des obsèques, l'affronter, ainsi que les oncles, tantes et cousins, plus ou moins bien disposés à l'égard de celle qui a claqué la porte à dix-huit ans. La jeune fille va apprendre à connaître - et à aimer ? - ces proches dont elle ignorait l'existence.
On retrouve deux des thèmes récurrents chez cette auteur : les secrets de famille sclérosants, principalement, et, dans une moindre mesure, les liens entre jeunes et personnes âgées. Ce roman intéressant véhicule des messages nobles, dénonçant l'intolérance (antisémitisme, homophobie) et prônant la discussion, le pardon, le respect. Mais on n'échappe pas à quelques clichés : des méchants pas si méchants, des secrets de famille qui excusent bien des choses... Paradoxe : le vol d'un journal intime soulève l'indignation générale, tandis que des recherches en catimini dans des boîtes cadenassées du grenier reçoivent la bénédiction - et même la complicité - d'une adulte... heum.
Dès 12-13 ans. Junior avait beaucoup aimé, en 4e.
03/11
La Châtaigneraie, Yaël Hassan, Casterman, Feeling, mars 2005, 122 p.