~ Quand l'empereur était un dieu, Julie Otsuka
Etats-Unis, 1942. Le pays est en guerre contre le Japon, les résidents d'origine nipponne sont devenus indésirables dans les villes américaines. Femmes, vieillards et enfants sont envoyés en camp, tandis que la plupart des hommes ont été déportés par le FBI dès l'attaque de Pearl Harbor.
On suit une femme d'origine japonaise - installée aux USA depuis vingt ans - et ses deux jeunes enfants, entre Californie et Utah, dans le train de déportation, puis dans le camp. Le temps s'écoule lentement, ils sont parqués au milieu de barbelés et miradors, logés à peu près dignement dans des baraquements, nourris et habillés mais néanmoins prisonniers. Le petit garçon se languit de retrouver son papa, qui leur envoie des nouvelles, certes, mais il ne reste pas grand chose de ces courriers après la censure américaine.
Dans un style très différent de Certaines n'avaient jamais vu la mer - cette fois plus classique et beaucoup moins vif -Julie Otsuka évoque l'exclusion des immigrés japonais pendant les trois années de guerre. J'ai longtemps regretté de ne pas en savoir plus sur la condition masculine, visiblement beaucoup plus violente - on aura un aperçu de leur sort dans les dernières pages...
Ce roman est aussi lent que le second est dense. C'est joli, poignant, doux, mais que de longueurs ! Le rythme est plus soutenu à la fin, après le triste retour, et l'on retrouve dans les cinq dernières pages le style adopté par l'auteur dans son second roman : "l'homme japonais" est décliné en mode collectif, tel qu'il est perçu par l'ennemi... Une bonne idée d'insérer quelques exemples du sort des soldats prisonniers au Japon, pour expliquer l'amertume de la population américaine.
déception - 14/20 - 9 novembre - jolie couv
Quand l'empereur était un dieu, Julie Otsuka, traduction de Bruno Boudard, 10 X 18, juin 2008, 155 p.