~ Jusqu'à ce que la mort nous unisse, Karine Giébel
Pour une fois, Karine Giébel ne nous plonge pas d'emblée dans l'horreur, la violence. Certes le prologue laisse craindre le pire, mais... Passé cette douzaine de lignes, on souffle, on entre tranquillement dans l'histoire d'une petite bourgade alpine, avec parc protégé du Mercantour, guides de haute montagne forcément écolos, amitiés viriles, braconniers pas fins (pléonasme ?), et équipe de flics. Laquelle vient d'accueillir (heum) une jeune recrue : Servane, vingt-six ans... Pas facile pour elle de s'imposer.
Le récit est centré sur Vincent, guide amoureux de sa montagne. Meurtri par le départ brutal de sa compagne cinq années plus tôt, ce beau quadra au regard de braise est devenu un séducteur impénitent, qui "consomme" sans remords voisines et jolies touristes... Déjà bien malmené par la vie, Vincent va devoir encaisser de nouveaux coups durs en cascade, retrousser ses manches pour mener discrètement l'enquête...
Giébel signe une fois de plus un polar efficace, plein de suspense et facile à lire. Elle reprend quelques ingrédients bien angoissants qui font toujours recette : la montagne, la forêt, le froid, l'altitude et donc le danger, des individus inquiétants et sans scrupules... Cette fois, pas de grand bel homme aux yeux clairs (comme ici, là et là), pas de relation homme-femme bourreau-victime (comme ici et là)... Quelques clichés, notamment sur les femmes flics, les notables véreux - ce qui donne une impression de déjà-vu, mais chez d'autres auteurs.
Cinq cents premières fort agréables, à la limite du coup de coeur. Et puis mon enthousiasme est retombé : le dénouement est abominablement interminable, insupportable pour qui n'aime pas les fins action-trémolos-surhommes... Du coup, agacée, j'ai perçu les autres défauts : l'intrigue, bien qu'alambiquée, se révèle finalement plutôt classique et on s'englue pas mal dans le sirop. J'ai donc ravalé la traditionnelle petite larme qui accompagne les dernières pages de cette auteur.
14/20 - 4 au 6 janvier
Jusqu'à ce que la mort nous unisse, Karine Giébel, Pocket, 8 septembre 2011, 604 p.
Challenge thrillers et polars de Liliba, 32e
- dernier récap de TOUS les participants ici (plein d'idées à piocher !) -