9 janvier 2013
~ Les Femelles, Joyce Carol Oates
Des "femelles" ? De quelle espèce ? Humaine ! Sans doute la plus redoutable, la plus perverse. Ce sont elles, dans ces récits, qui font les frais des défauts des hommes, de leur violence.
Neuf nouvelles d'une cinquantaine de pages qui mettent en scène des femmes, des mères, des adolescentes, des petites filles. Manipulées, malmenées, battues, trompées, prostituées... elles sont épuisées, au bout du rouleau, sombrent dans l'alcool, la dépression, ou tuent. Et leurs éventuels enfants, victimes indirectes, en subissent les dommages collatéraux.
Des textes très sombres, perturbants. Le suspense et la tension vont crescendo, on n'ose imaginer le pire, et c'est pourtant vers le plus sordide que nous mène l'auteur. Seule la dernière nouvelle est plus optimiste - pour les lecteurs favorables à cette pratique... L'écriture est impeccable, presque trop, limite affectée et désuète façon Sagan. A tel point que je situais la plupart des récits dans le passé, jusqu'à ce que je croise de loin en loin un téléphone portable, ou autre élément du XXIe siècle.
De Joyce Carol Oates, j'ai lu Sexy, Viol, une histoire d'amour, Délicieuses Pourritures… Des ouvrages tout aussi noirs que ce recueil, dans lesquels l'homme est un loup pour la femme, et l'adulte souvent destructeur pour l'enfant...
Les cheveux de la femme sur la couverture évoquent les Gorgones, personnages mythologiques. Pline l'Ancien les décrivait comme "des sauvageonnes recouvertes de poils et à la tignasse hirsute, ce qui aurait donné naissance au mythe de la chevelure de serpents."
Merci Valérie pour ce cadeau !
14/20 - 7-9 janvier
Les Femelles, Joyce Carol Oates, Points, janvier 2010, 331 p.
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