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Canel
13 janvier 2013

~ Journal, Hélène Berr

h_berr   Malgré le respect que je porte aux victimes de la Shoah, j'avoue ne pas avoir aimé cette lecture. La première partie m'a semblé complètement futile et anecdotique : le quotidien d'une jeune femme. On a droit à pléthore de noms et/ou prénoms de ses fréquentations, que l'on ne connaîtra pas davantage. Pléthore également de rues parisiennes, de stations de métro, au gré des déambulations de l'auteur. Le menu détail de ses cours de musique, des concerts auxquels elle assiste, des bals où elle est invitée, de ses tourments amoureux. Le tout avec un ton exalté - tout est 'merveilleux' - et un étalage plutôt désagréable de supériorité intellectuelle, d'appartenance à une élite...

   Bien sûr le ton change à mesure que grandit la menace sur les Juifs parisiens. Le récit devient plus profond et tragique lorsque Hélène Berr relate les rafles du Vel d'Hiv. Et l'horreur va croissant : de plus en plus de voisins, amis, proches sont persécutés, arrêtés et ne reviendront pas. Des rumeurs (fondées bien sûr) courent sur le sort atroce des déportés. Les propos de l'auteur deviennent alors forcément plus universel - et donc plus intéressant à mes yeux - sur tous ces événements, et plus généralement la guerre, la barbarie, l'aveuglement, l'obéissance docile, la noirceur humaine...

   Je suis navrée et honteuse d'avoir été agacée par cet ouvrage, de m'y être ennuyée, de ne pas m'être attachée à cette jeune femme malgré ce qu'elle a subi, malgré sa grandeur d'âme. D'autant plus navrée et honteuse que, comme dit Theoma à propos de La Réparation :Et moi, qui suis-je pour émettre un avis de lecture sur ce livre qui parle de la Shoah ? ".

   J'ai conscience qu'il s'agit d'un journal, donc un texte écrit pour soi, par conséquent chargé de références qui intéressent la famille et ceux qui ont côtoyé la jeune femme, mais pas forcément le lecteur lambda. Les journaux intimes doivent-ils être publiés, "sous prétexte" (l'expression est maladroite, je ne trouve pas mieux) que son auteur a connu un destin tragique ? Cette question ne m'a pas quittée à la lecture... Et peut-être ai-je eu tendance à comparer au témoignage bouleversant et tellement sensé, subtil de la jeune Anne Frank ? 

 Horloge  9 au 13 janvier

Journal,  Hélène Berr, Points, mai 2009, 329 p.

Merci Claire pour ce cadeau, à l'occasion du swap 'Nouvel An 2013'.

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Commentaires
V
comme je te comprends! j'en ai carrément abandonné la lecture, moi ! et ça m'arrive très très rarement. Déçue d'être déçue...
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V
C'est bien que tu n'aies pas aimé. Je veux dire que ce n'est pas parce que c'est un thème si fort que c'est forcément réussi. Pour ma part, je n'ai pas envie de le lire mais je vais relire Anne Frank dans sa version complète.
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Z
Difficile en effet de ne "pas aimer" un tel témoignage et surtout de le dire. Certains sont bien sûr plus littéraires, plus lisibles... Je trouve important que ce genre de journal soit publié, si ce n'est pour assurer leur conservation, mais après ce que tu en dis, je ne pense pas me lancer pour cette lecture.
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A
Je ne l'ai pas lu. Je comprends néanmoins ton ressenti. Peut-être l'éditeur a-t-il décidé de tout garder, malgré les longueurs et la superficialité, pour justement montrer la chute, la descente aux enfers, le radical changement de vie ? Peut-être...
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