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Canel
14 janvier 2013

~ L'Autre coeur, Irène Cohen-Janca

l_autre_coeur--- ceci n'est PAS une histoire d'amourette d'ados !

Héloïse, onze ans, vient d'intégrer le collège. Lorsque son père rentre à la maison après son hospitalisation, il est accueilli par tous comme un miraculé, et pour cause... Mais la jeune fille, elle, reste réticente à son égard. Elle a le coeur gros : la maladie a accaparé leur mère, son frère et elle ont été négligés, elle a l'impression de ne plus exister pour ses proches. Et puis, est-ce réellement son père qui est revenu, n'a-t-il pas changé depuis son opération ?

Le lecteur découvre peu à peu ce qu'a subi le convalescent, et les raisons du malaise que cela génère chez sa fille. L'idéal est de ne pas lire la 4e de couv, pour garder la surprise.

Ce roman pour pré-adolescents est excellent. La maladie d'un proche, la conviction que ceux qu'on aime sont éternels, la redéfinition de la cellule familiale et le sentiment d'abandon qui en découle pour les enfants, l'obligation pour eux d'être sages comme des images, raisonnables, de se comporter en adultes, la culpabilité qu'ils peuvent éprouver par rapport à la maladie... Tout cela est très finement rendu dans ce texte pertinent, émouvant, qui ne tombe jamais dans la sensiblerie. On s'y retrouve totalement si l'on a vécu ce genre de situation.

Le petit plus : les références à Ulysse.

Dès 10-12 ans.

Pouce levé 16/20 - Horloge 13/01/2013 -  emprunt mdtk

L'Autre coeur,  Irène Cohen-Janca, Editions du Rouergue, Dacodac, septembre 2011, 60 p. (1e publication en 2003)

Extraits :

 [Depuis que papa est malade] on dirait que [maman] nous abandonne Matthias et moi, qu'on l'intéresse moins qu'avant.
Que désormais elle n'a plus qu'un enfant : notre père.
Et nous du coup, on n'a plus ni vrai père ni vraie mère. Mais j'exagère sûrement.

► Moi j'ai bien compris que [Papa] avait failli mourir et qu'il pouvait encore mourir mais qu'il ne fallait pas le dire.
Je l'ai compris mais je n'y ai jamais cru.
Il est trop fort.
Il ne peut pas mourir.
(p. 21)

► (...) quand [Papa] est revenu de l'hôpital, plus rien n'a été pareil chez nous.
Il fallait parler doucement, ne plus jouer, ne plus courir, ne plus sauter, ne plus crier.
Et le plus triste : ne plus recevoir d'amis.
Matthias [sept ans], sans rien comprendre, répétait à tout le monde que c'était à cause de Damoclès et de son épée. Et ses copains croyaient que notre père avait un ennemi terrible qui voulait lui faire la peau.

 J'ai dit à ma mère (...) : "Je préférerais que papa soit mort comme le père de Delphine qui s'est noyé l'été dernier et depuis tout le monde est aux petits soins avec elle. Même les professeurs n'osent pas lui mettre de mauvaise note à cause du traumatisme."
Ma mère est devenue toute blanche et m'a balancé une gifle à me dévisser la tête.
(p. 46)

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Commentaires
L
je le note, je pense que ça peut beaucoup me plaire!<br /> <br /> je t'ai envoyé un mail récemment... tu boudes?
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