~ Tout doit disparaître, Mikaël Ollivier
Les parents de Hugo - 11 ans - sont enseignants à Béthune. Changement de vie radical : ils demandent leur mutation pour Mayotte. La petite tribu s'habitue tant bien que mal à ce nouvel environnement. Hugo y vit ses premières années d'adolescence, période à laquelle l'esprit critique est exacerbé. Les conditions de ce pays (chômage, misère, polygamie...) le font réfléchir sur notre société de consommation, sur l'acculturation induite par la colonisation puis par la mondialisation. Il porte également un regard lucide et teinté de culpabilité sur le sentiment de supériorité du "métropolitain" vis à vis des Mahorais, ressentie de part et d'autre. Il va se retrouver confronté du jour au lendemain à des responsabilités d'adulte, imprévues et particulièrement malvenues. Faute de pouvoir échanger avec ses parents, trop rigides, il va se confier à une amie de la famille.
Un roman très intéressant à partir de 14-15 ans : dégâts de la colonisation, amour, adolescence et ses questionnements, rébellion contre les parents, choix de vie, refus de se conformer aux diktats de l'économie capitaliste, de la logique consumériste... Tout cela présenté de manière sensible, pertinente.
De cet auteur, j'avais beaucoup apprécié Le Monde dans la main.
16/20 - 1e & 2 février 2013
Tout doit disparaître, Mikaël Ollivier, Editions Thierry Magnier, mai 2007, 157 p.