Un Air de Famille, Cédric Klapisch (adaptation d'une pièce de Jaoui & Bacri)

13 mars 2013

Un Air de Famille, Cédric Klapisch (adaptation d'une pièce de Jaoui & Bacri)

--- Vu pour la 3e fois, au moins. Le dernier visionnage remontait à plus de douze ans.

Yolande fête ses 35 ans. Son mari Philippe entend célébrer cet anniversaire avec SA famille à lui : sa mère, sa soeur, ainsi que son frère Henri et sa femme Arlette. Comme tous les vendredis, ils se retrouvent dans le café d'Henri, avant d'aller dans un grand restaurant. Et comme d'habituuuuude, c'est Philippe qui, magnanime, règlera la note pour tout le monde. Il faut dire que c'est le génie de la fratrie, le plus beau, le plus doué, le plus riche... le plus "tout" - le chéri à sa man-man, notamment. En attendant l'arrivée d'Arlette, tout ce petit monde discute, plus ou moins cordialement (plutôt moins que plus). Indélicatesses, gaffes et vacheries fusent.

Un très bon film, dont je gardais un excellent souvenir, qui m'a cependant un peu déçue. Rythme un brin trop lent, beaucoup de blancs, comme si le scénario initialement destiné à être joué en pièce était dilué pour durer plus longtemps. Ceci dit, il y a parfois des silences plombants dans les "vraies" familles !... On peut se demander également comment l'ambiance n'a pas tourné à l'aigre plus tôt, et pourquoi tous se retrouvent immanquablement tous les vendredis si les relations sont aussi tendues, et les échanges aussi toxiques à chaque fois.

Il reste malgré tout le principal : beaucoup d'humour dans les reparties et d'excellents acteurs. J'aime beaucoup Jean-Pierre Darroussin, expressif, fin et très attachant. Bacri, c'est Bacri, et Jaoui, idem - on peut saturer à force de les voir, mais ils avaient encore peu de films à leur actif lorsque celui-ci est sorti. Catherine Frot me semble avoir gardé, dans la plupart de ses films ultérieurs, cette image de gentille-nunuche, en la surjouant.

Mais on aime aussi - et surtout ! - la critique acerbe de la famille et des rapports entre ses membres. Une bonne leçon à retenir : évitons de mettre les enfants dans des cases, de leur coller des étiquettes, sous peine de les figer dans des rôles qu'ils reproduiront forcément, puisque c'est ceux qu'on leur attribue... Ce qui vaut aussi pour les adultes dans des groupes, d'ailleurs.

Un autre très bon film de Klapisch selon Mr et moi - allez, SON chez d'oeuvre - "Le péril jeune".

Un air de Famille, Cédric Klapisch, 1996 (adaptation d'une pièce de Jaoui & Bacri) - 1h50