~ Dans le jardin de la Bête, Erik Larson
Non mais quel fouillis ! L'idée est riche : les relations diplomatiques au lendemain de l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Ceci à travers les regards de l'ambassadeur des Etats-Unis en Allemagne, William E. Dodd - envoyé par Roosevelt à Berlin dès 1933 - et de sa fille adulte Martha.
L'intérêt historique est indéniable, on apprend beaucoup sur la montée du nazisme, mais aussi sur le décalage entre le ressenti des émissaires étrangers sur place et l'image alarmante véhiculée hors les frontières par les médias (américains notamment) dès 1933.
La précision du récit est journalistique, l'auteur a manifestement accompli un travail de fourmi, il dresse des portraits très minutieux d'un contexte socio-politique, de l'élite dirigeante, du quotidien et de la mission d'un homme partagé entre ses principes et ce qu'il entrevoit peu à peu.
Hélas, Larson noie son lecteur dans des anecdotes, avec une foultitude de personnages, relatant notamment les multiples liaisons de Martha. Le tout avec pléthore de renvois en fin d'ouvrage, plusieurs par pages, donc plusieurs centaines au total. Les propos intéressants sont dilués, présentés de manière redondante.
Pitié, allons à l'essentiel ! Vive le synthétique, qui n'exclurait pas un exposé complet. Indigestion totale, abandon après 250 pages (sur 650 en comptant les annexes, 530 sans), malgré ma résolution de terminer ce dernier document de l'aventure ELLE, et bien que j'aie entrecoupé cette lecture avec des ouvrages plus abordables.
Restera ma mauvaise conscience : n'ai-je pas loupé des passages vraiment intéressants ?
traîné du 5 au 13 avril
Dans le jardin de la Bête, Erik Larson, Le Cherche Midi, août 2012, 656 p.