- Ni à vendre, ni à louer - film de Pascal Rabaté (2011)
♥♥♥♥♥
Le ton est donné dès les premières secondes : si on n’est pas dans un film d’Emir Kusturica, ça y ressemble fort. Musique proche de celle de Goran Bregovic, personnages et situations loufoques et outrés, scénettes qui semblent sans liens entre elles. Une intrigue prend forme doucement, on se familiarise avec les protagonistes. Tous ceux-là se croisent de loin en loin (ou de très près) pendant quelques jours, à la faveur de vacances dans une petite station balnéaire tristounette de Loire-Atlantique.
Si on a aveuglément fait confiance à Rabaté, le réalisateur, pour choisir ce film sans rien en savoir, on peut être dérouté et attendre un certain temps des dialogues – qui ne viendront pas. On sait que ce n’est pas la télé qui est en rade : on entend bien la musique, des onomatopées, des sons, des rires, mais pas d’échange verbal plus développé que quelques « Allo ». Et là on commence à être soulagé que le fim ne dure finalement que 1h15, car tout cela semble bien lent et décousu.
Et puis, une fois résigné, on appréhende le film différemment, plus calmement. On s'adapte en changeant de rythme, de perception, on prend le temps d'observer. Et on en saisit alors la finesse, la poésie et l'humour souvent subtil. Quelques passages vraiment savoureux nous ont beaucoup amusés (de 16 à 46 ans) : le dialogue muet de la partie de scrabble, l’album d’autocollants coquins…
Du Rabaté amusant, tendre, et moins sombre que la plupart de ses albums BD. Les acteurs collent parfaitement au ton du film : François Morel, Jacques Gamblin, Catherine Hosmalin, Dominique Pinon...
A revoir pour être attentif aux petits détails dès le début.
--- à éviter avant 14-15 ans, malgré l'affiche gentillette qui semble promettre une comédie familiale (des scènes SM assez lourdaudes)