~ Un refrain sur les murs, Murielle Magellan
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Roman choral : Isabelle en 1987. Sa fille Romane, trentenaire, en 2010.
C’est sur Isabelle qu’est centré le récit, le temps d’un mois d’août en solitaire. La voix de la fille adulte apparaît sporadiquement, toute en révolte, exprimant sa haine, son rejet envers l’existence figée, étriquée qui fut celle de sa mère. En effet, cette femme semble n’avoir pas vécu – au sens où l’entendent Romane et nos conventions sociales (sortir, avoir plein d'amis, voyager, acheter...). Elle s’est frileusement enfermée dans une routine, qui la rassurait et l’étouffait à la fois.
Vision intéressante des relations mère-fille, du hiatus entre leurs modes de vie, qui finissent parfois par se ressembler dans leurs différences, quelles que soient les aspirations à se démarquer l'une de l'autre.
Beaucoup de réflexions pertinentes, également, sur les craintifs, ceux qui avancent dans la vie passivement, en observateurs, discrètement, s’efforçant de passer inaperçus, soucieux de ne pas déranger, et qui n’osent pas prendre leur envol, pas même en rêver. Des individus qui se sentent différents, en décalage perpétuel avec « les autres ». Qui ne s'est jamais estimé "en-dehors" comme cela, ne s'est jamais demandé comment ils font, ceux qui semblent si confiants, si à l’aise en société et dans l'existence ?
Rapidement, on peut craindre qu'une inévitable histoire d’amour convenue et neuneu vienne tout gâcher. Cela ne sera pas si simple. Ouf.
Je reste donc sur une bonne impression : un roman agréable à lire, riche, dans lequel on peut rencontrer des échos.
24-26 août