~ Petites scènes capitales, Sylvie Germain
Albin Michel, 21 août 2013, 247 p.
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Histoire d'une femme, de l'enfance à la vieillesse, de l'après-guerre aux années 2000. Petite fille abandonnée très jeune par sa maman, Lili/Barbara a d'abord vécu seule avec son père, puis avec la nouvelle femme de celui-ci et ses quatre enfants. Lili n'a jamais su trouver sa place parmi eux. Elle n'était pas maltraitée, non, elle se sentait "seulement" (mais c'est déjà beaucoup) mal-aimée et négligée par son père - un homme bon et sensible pourtant - au profit des trois autres filles de la maison. Elle est restée une enfant secrète et observatrice au milieu des événements et des drames qui ont marqué cette famille.
Encore une fois, j'admire le talent de l'auteur pour condenser de manière limpide et poétique, touchante et pertinente autant de destins, pour camper des personnages à la fois convaincants et allégoriques (cf. notamment les métiers que chacun choisira). Malgré le réalisme des situations, on se sent toujours à la frontière d'un conte à la lecture de ses ouvrages riches en références mythologiques.
On retrouve ici des thèmes récurrents dans son oeuvre, toujours évoqués avec justesse, sensibilité et pertinence : la maternité, le couple, l'identité, le poids des erreurs parentales et de la famille, l'absolue nécessité de s'en libérer. Thèmes qui imprègnent également les textes de Véronique Ovaldé.
Ces "petites scènes capitales" m'ont souvent charmée - beaucoup de passages 'coup de coeur'. Mais je m'y suis parfois ennuyée, peu réceptive cette fois aux intermèdes lyriques et contemplatifs qui me séduisent généralement chez Sylvie Germain.
L'avis enthousiaste de Caro. Merci à toi pour cette LC, et pour ta patience et ta zénitude le 09/09.
Valérie émet quelques réserves sur la seconde partie du roman.
De cette auteur, j'avais particulièrement savouré Magnus. J'avais aimé L'Inaperçu, mais abandonné Jours de Colère.
Merci à Price Minister, à Oliver (très sollicité à cause de nos cafouillis) et aux Editions Albin Michel.