~ Le silence de Lounès, Baru & Pierre Place
Casterman, novembre 2013, 144 p.
♥♥♥♥♥
• 1957 : la guerre fait rage en Algérie.
• 1962, indépendance algérienne : le petit Nouredine arrive en France avec sa soeur et leurs parents d'origine kabyle. Le père de Gianni - fils d'émigrés italiens - propose au père de Nouredine de se faire embaucher comme lui aux chantiers navals de Saint-Nazaire.
Nouredine et Gianni, qui ont le même âge, deviennent inséparables.
• 2002 : ces petits ont grandi, ils travaillent aux Chantiers nazairiens, comme leurs pères. L'heure est aux délocalisations, donc à la révolte et aux manifestations ouvrières musclées.
Ces trois cadres alternent dans cet album, de manière souvent confuse pour le lecteur : pas de contraste de couleur, pas de rappel de date pour se situer dans le temps et l'espace. Ce manque de repères nuit à la compréhension du récit, d'autant que les protagonistes se ressemblent beaucoup d'une génération à l'autre.
Mais peu importe (oui, pas grave si j'ai dû lire la BD trois fois - chut !).
Les contextes socio-historiques sont intéressants et subtilement décrits, de même que les sujets évoqués : l'immigration, la guerre, l'amitié, la famille et les non-dits, la révolte sociale, l'extrémisme religieux comme recours en pleine crise identitaire. Et surtout la colère d'un fils contre son père - ou plutôt contre lui-même, contre sa propre inertie ?
Un message important, en tout cas : "Le passé de tes parents, tu ne jugeras point". Car autres temps, autres moeurs. Et parce que tout ne peut pas être formulé, même entre membres d'une même famille...
< emprunt mdtk >