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Canel
3 août 2014

~ Cet été-là, Jillian Tamaki & Mariko Tamaki

cet été

This one summer, 2014
traduit de l'anglais par Fanny Soubiran
Rue de Sèvres, mai 2014, 317 p.

♥♥♥♥♥

Un été charnière pour Rose, en pleine mue adolescente.
Un été morose. La copine qu'elle retrouve tous les ans en vacances l'agace autant qu'elle l'amuse - fofolle, insouciante et gamine. Elles n'ont pourtant qu'un an d'écart, mais à cet âge la différence de maturité est sensible. Elles arrivent quand même à passer de bons moments ensemble, entre la plage, les films d'horreur visionnés en cachette, les discussions sur la sexualité et sur la grossesse en particulier - celle qui arrive par accident et trop tôt, celle qu'on attend en vain. Leçons de vie et de choses pour les deux filles qui observent quelques adolescents plus âgés qu'elles.
Rose souffre des disputes parentales, et surtout de l'état de sa mère prostrée dans sa dépression. Ses relations avec elles n'en sont que plus conflictuelles. Pas de pitié à treize ans, pas d'indulgence envers les parents, encore moins s'ils sont faibles. A cet âge, on doit pouvoir s'appuyer sur des adultes de l'entourage, on doit aussi pouvoir les rejeter pour se construire. Bref, il faut du solide autour de soi. Rose ne rencontre que du mou, du vide, lorsqu'elle se confronte à cette mère recroquevillée autour de sa douleur et de son ventre désespérément vide.
L'ambiance familiale plombe Rose, certes, mais une partie de son malaise reste indéfinissable et inexplicable pour elle. Le cafard lui colle à la peau sans qu'elle sache pourquoi, ce qui est d'autant plus déroutant et vertigineux.

Bel album sensible sur le désarroi et la souffrance adolescents, sur les humeurs fluctuantes de cet âge. On referme l'ouvrage sur une image éloquente : la porte de la maison de vacances que l'on referme en prenant rendez-vous avec soi-même pour l'été suivant, se demandant avec inquiétude ce qu'on sera devenu. Espérant que la vie paraîtra alors plus douce, ou tout au moins pas plus sombre.
Si on se souvient de l'été de ses treize ans et/ou si l'on est parent d'adolescent, on trouve des échos dans les sentiments et les comportements de Rose et de ses proches. On risque alors de sortir de cet album dérouté et tristounet...

Horloge 02 août

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Commentaires
V
J'ai l'impression qu'il ne parle qu'à ceux qui partait souvent en vacances, non? Moi je n'ai qu'un ou deux souvenirs d'été hors de chez moi, je ne suis pas sûre de me retrouver dans cette BD.
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C
Cet album est décidément partout ! Je suis de plus en plus tentée au fil des avis !
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K
Il est tellement vrai, cet album ! Pas très gai, mais avec une petite note d'optimisme, tout de même, non ?
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