~ Je mourrai pas gibier, Guillaume Guéraud
Editions du Rouergue, DoAdo Noir, janvier 2006, 75 p.
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Deux clans à Mortagne : ceux du bois, qui bossent à la scierie, ceux du vin, qui bossent pour la vigne.
On ne se mélange surtout pas. Si on s'approche, c'est pour se f*utre sur la gu3ule.
Il n'y a que le pharmacien qui fréquente tout le monde, c'est mieux pour le commerce. Et pour se faire élire, puisqu'il est maire.
Tous ces gens ont quand même un point commun : la chasse et la devise qui va avec "je mourrai pas gibier".
Deux intrus dans ce paysage : Martial qui a fini par partir en apprentissage le plus loin possible de tous ces cons, dans la mécanique, "histoire de faire chier tout le monde", au moins il ne bossera ni à la scierie ni dans les vignes, celui-là. Et puis Terence, le "pleu-pleu" (sic) du village, la tête de turc. Martial est le seul à avoir des égards pour lui.
Le récit s'ouvre sur un massacre, et c'est Martial qui tient le fusil. La journée s'annonçait belle pourtant, c'est le mariage du frangin. Mais depuis quelques jours la situation est explosive dans le patelin : Frédo, l'ancien grand copain du frère en question, sort de prison après s'être fait balancer par un de son clan. Frédo a la rage, il faut que ça pète, ça va saigner. Ça a saigné, d'ailleurs. Martial rembobine et raconte comment il en est arrivé là, à buter quelques abrutis.
Roman très noir pour adolescents, sombre et triste du début à la fin. Pas d'issue heureuse possible (comme souvent chez Guillaume Guéraud quand ça démarre mal), on le sait d'emblée puisque ça commence par la fin. J'avais lu l'excellente adaptation par Alfred en BD, l'histoire m'est revenue au fur et à mesure de la lecture. Je l'ai trouvée aussi terrible que la première fois, même si le dessin rend l'ambiance encore plus dramatique dans l'album - une page en particulier, triste à hurler.
24 mars - emprunt mdtk