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Canel
11 octobre 2015

~ Le génie du mensonge, François Noudelmann

le génie du mensonge

Max Milo, 23 septembre 2015, 330 p.

Lu par Mr

♥♥♥♠♠

Des intellectuels célèbres ont développé et défendu des thèses contraires à leur comportement ou mode de vie. Ainsi, Jean-Jacques Rousseau a rédigé un traité sur l’éducation qui insiste sur le rôle du parent pédagoque, alors qu’il avait abandonné ses enfants. De même, dans Le Deuxième Sexe (1946) Simone de Beauvoir (1908-1986) analyse la condition féminine d’un point de vue biologique, à travers les mythes et les religions, dans les traditions, au sein de diverses civilisations, à différentes époques… et incite à l’émancipation de la femme, alors que sa correspondance avec Nelson Algren (Lettres à Nelson Algren) révèle une femme acceptant par passion amoureuse des formes d’asservissement dénoncées dans son essai. 
Noudelmann analyse et s’appuie aussi sur d’autres exemples, notamment ceux du théologiste Kierkegaard, et des philosophes Foucault (1926-1984) et Deleuze (1925-1995) pour évoquer les paradoxes de ces "génies du mensonge".

Cet essai n’a pas pour objet ou finalité de dénoncer des hypocrisies de ces personnages mais tente d’expliquer leurs apparentes contradictions. Selon Noudelmann, les éléments de vie personnelle apparemment paradoxaux de ces penseurs ont participé à la genèse de leurs constructions théoriques, par des processus psychiques qu’il tente d’expliquer (déni, théorie à construire comme une barrière ou une limite ou même un idéal...). Le propos est intéressant et les thèses de Noudelmann sont plutôt convaincantes, argumentées de manière détaillée. L’ensemble m’a cependant paru souvent complexe à lire, pas suffisamment synthétique. J’ai été très intéressé par les parties consacrées à Jean-Jacques Rousseau et à Simone de Beauvoir, mais ai été rebuté par celles consacrées aux auteurs que je ne connaissais que de nom (à tel point que j’en ai laissé passer quelques passages).

A lire si vous aimez la philosophie ou si vous vous intéressez particulièrement aux auteurs que Noudelmann a pris comme exemples. En revanche si vous recherchez un livre de vulgarisation sur ces sujets, choisissez d’autres ouvrages plus abordables.

Merci aux éditions Max Milo.

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Commentaires
J
Oui, une bonne idée de lecture. Pour ceux que cela intéresse, un autre essai paru il y a peu aborde la question de manière très fine et très originale, "En toute mauvaise foi" de Maxime Decout aux éditions de Minuit. Je recommande vivement.
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U
Ah il me tente bien celui-ci.<br /> <br /> Ils l'ont noté sur le réseau de la bibliothèque donc je pense qu'ils vont bientôt l'avoir.
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