Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Canel
24 octobre 2015

~ Un hiver avec Baudelaire, Harold Cobert

un hiver avec B

Editions Héloïse d'Ormesson, 2009
Le Livre de Poche, 
13 avril 2011, 288 p.

♥♥♠♠♠

Spirale de l'exclusion pour Philippe, qui, après avoir été chassé du domicile conjugal par sa femme, perd son boulot de démarcheur téléphonique parce que ses ventes dégringolent.
Son CV se décline en mots de trois ou quatre lettres, pas mieux : BTS, VRP, CDD, SMIC, ANPE, SDF, CAF, RMI...
Et pour les chiffres, le compte n'est pas bon, les hôtels sont chers, même les plus miteux, et faire la manche ça ne rapporte que quelques piécettes...

Description d'une déchéance rapide, de la descente aux enfers d'un homme de "classe moyenne" qui se retrouve à la rue du jour au lendemain, ou presque. Au programme, jour après jour : la faim, la soif, le froid, la chaleur, la saleté, l'eau et les toilettes payantes, la violence entre SDF, les refuges sordides pour sans-abri, la perte de la dignité humaine, le regard gêné des "autres" (ceux qui sont du "bon côté" de la société), le dégoût de voir tous ceux-là s'agiter comme des fourmis et consommer, consommer, consommer et si peu partager. La honte de dire à sa mère qu'on a tout perdu, le chagrin de ne plus voir son enfant. Et puis aussi, quand même, les combines, la solidarité, les copains de la rue, les belles rencontres, le réconfort d'un chien, les lueurs d'espoir...

J'ai trouvé les deux cent premières pages de ce roman intéressantes et révoltantes, malgré un récit trop factuel à mon goût et un personnage sans relief - mais je compare au Vernon de Virginie Despentes, alors forcément... Les soixante dernières, en revanche, m'ont de plus en plus agacée. 
Une célèbre amie de l'auteur promet "Une formidable fable contemporaine" sur la première de couverture. La fin de l'ouvrage m'a plutôt fait penser à un conte facile et gnangnan où... *** attention spoil *** tout finit par s'arranger, où la poésie fait des miracles et adoucit le coeur des gens, où les méchants sont punis et c'est bien fait pour eux (parce que vraiment, ils exagéraient), où il se passe des choses tristes, mais où l'on entrevoit au bout de la nuit la belle promesse d'un nouvel amour. ***

Pour ne pas rester sur une note négative, je salue l'idée de la liste d'associations d'aide/accueil aux sans-abri en fin d'ouvrage, notamment les coordonnées de la formidable péniche Le Fleuron (Paris 15e).

agenda 20 au 23 oct.

Publicité
Publicité
Commentaires
Newsletter
Publicité
Canel
Canel
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 923 097
Publicité