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Canel
31 octobre 2015

~ La Faute, Paula Daly

la faute

Paula Daly

Just What Kind of Mother Are You ? - 2013
traduit de l'anglais par Florianne Vidal
Le Cherche Midi, 2014

Pocket, 11 juin 2015, 413 p.

♥♥♥♥♥

Vis TA vie ! Ne te laisse pas impressionner par les mères parfaites comme Kate, par les couples et familles modèles comme les Riverty et les Willard - blindés de thunes, puants de snobisme, toujours au top pour l'organisation et qui te font sentir d'un coup d'oeil ou d'une parole condescendante à quel point tu es à côté de la plaque. 
Par rapport à eux, Lisa se sent minable, elle a bien du mal à mener de front son boulot dans un refuge pour animaux, son rôle de mère de trois enfants et sa vie de couple. Pas assez de temps pour cuisiner et briquer la maison du sol au plafond, pas assez de temps pour participer aux réunions et fêtes de l'école. Elle s'en veut, mais elle n'est pas mère au foyer comme Kate, elle - et toc, pense-t-elle pour se défouler et se rassurer quelques secondes.

Peut-on encore être agréablement surpris, intéressé et happé par un énième roman/thriller qui traite de disparition d'enfant et de pédophilie ? J'en ai lu des dizaines ces dernières années, je sature, mais celui-ci m'a vraiment semblé se détacher du lot. L'intrigue policière et la construction sont très classiques et le dénouement n'est pas vraiment crédible (quoique...), mais j'ai trouvé les protagonistes, leurs états d'âme et leurs échanges très convaincants. On peut se reconnaître dans ces deux femmes qui traînent leur lose avec humour : Lisa, épouse et maman débordée, et l'inspectrice Joanne, en manque affectif et trimballant lourdement un 100H de poitrine qu'elle ne supporte plus. 
Les problèmes de la "crise de la quarantaine" sont abordés de manière subtile, cynique et drôle - couple, famille et maternité, travail, "amitié" et mesquineries entre femmes, sentiment de culpabilité quand on se sent dépassée (mais comment font les autres ?). 
Les considérations sur l'adolescence sont également intéressantes et pertinentes, notamment sur le désarroi des jeunes filles, victimes de blancs-becs machos hauts comme trois pommes : 
« On subit des pressions terribles, dit-elle en reniflant. Les garçons se moquent de celles qui ne "font" rien. Ils disent que nous sommes... » Elle abrège et passe à la suite. « C'est difficile, maman. Parfois c'est vraiment difficile. Ils nous rendent la vie impossible. » Le calvaire de l'adolescence. Nul ne peut se figurer combien c'est pénible, encore moins votre mère. « Ils n'arrêtent pas de nous harceler. Ils traitent Lucinda de frigide, de chochotte, et elle déteste ça. » (p. 154)

Bref, au-delà d'un polar, un roman passionnant, pertinent, avec des coups de griffe sur notre société, le pouvoir des apparences et le rôle des femmes. J'ai souvent pensé à l'auteur Barbara Abel au cours de cette lecture, moins pour le côté sombre et oppressant de ses thrillers que pour les réflexions intéressantes sur la maternité et la féminité.

agenda 28 au 30 octobre

- challenges Voisines-Voisins chez Claire (Royaume-Uni) et thrillers & polars chez Sharon (11e) -

   challenge VV 2015    challenge thrillers polars sharon

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Commentaires
S
Merci pour cet avis ! <br /> <br /> Ma PAL est trop abondante pour que je le note pour moi.
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