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Canel
1 novembre 2015

~ Otages intimes, Jeanne Benameur

otages intimes

JB

Actes Sud, 19 août 2015, 192 p.

♥♥

Photographe de guerre, Etienne a été arrêté lors d'un reportage et gardé en otage. Après sa libération, c'est dans le village où il a grandi qu'il part se reconstruire et réapprendre à vivre, chez sa vieille maman et auprès d'un ami d'enfance. 

Guerre, barbarie humaine (combats, viols, tortures...), amour maternel, amitié, défense des femmes détruites, liberté, fuite, vertus thérapeutiques du toucher (les arbres, le bois, les cheveux et les mains de ceux qu'on aime)... Que de belles idées dans ce livre qui ne m'a pourtant jamais émue. J'y ai surtout vu les tics d'écriture de l'auteur ("évidence", "effroi"...), des poncifs, des clichés.

Par exemple ce genre de sentences, censées être à portée universelle, ça m'agace :
« On se remet de la peur des combats, pas de l'avilissement. » (p. 77) -> Dites ça à un Poilu (ou autre ancien combattant, parce que les Poilus sont tous morts) qui a vu des obus déchiqueter des corps, des visages, qui se demandait quand allait venir son tour...
« Sous tous les gestes de mère, il y a un soupir. Toujours. Et personne pour l'entendre. Pas même celle qui soupire. Les mères prennent tellement l'habitude de faire et faire encore qu'elles ne savent plus elles-mêmes le soupir suspendu dans leur coeur. » (p. 59) -> Est-ce moi qui ne comprends pas, ou bien ? Je vois aussi beaucoup de sourires et de bonheur sous les gestes des mères, alors pourquoi ce "TOUS les gestes" et ce "TOUJOURS" tellement réducteurs ?
« Un fils ne sait pas ce que cache le front d'une mère. Il la retrouve telle qu'elle lui est toujours apparue. Forte, paisible, rassurante. » (p. 86) -> C'est vrai que les hommes ne brillent pas toujours par leur sens de l'observation et leur sensibilité, certains peuvent adopter la politique de l'autruche quand ça les arrange, mais quand même, quand leur maman va mal, ils le perçoivent...

Pour faire court : ces 190 pages m'ont paru interminables, les idées et la prose lyrique de Jeanne Benameur m'embarquent parfois (Profanes, Les Insurrections singulières, Présent...)mais pas à tous les coups, là j'ai trouvé l'ensemble précieux, artificiel, démago, simpliste...

agenda 30 & 31 octobre

Merci aux éditions Actes Sud et
à Price Minister pour ses Matchs de la Rentrée Littéraire (#MRL15 #PriceMinister).

MRL15

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Commentaires
G
Donc, tu n'as pas été touchée et même plutôt énervée ! Il est dans ma LAL, je vais bientôt pouvoir me faire mon avis mais c'est intéressant d'avoir ton point de vue avant.
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N
Artificiel, vraiment...? Bouh... Triste je suis... J'aurais voulu que tu aimes ce roman autant que moi... (Même si je comprends parfaitement qu'on puisse être moins touché par certains thèmes et par la poésie de l'auteure - qui moi m'embarque à chaque fois mais ça tu l'avais compris ;-) )
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M
J'avais déjà eu du mal avec "profanes" moi !
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U
Je ne comptais pas lire ce roman et puis les phrases faites de généralités, bof bof ; moi aussi ça m'aurait agacé.
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Z
Je viens de le terminer, j'ai aimé.
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