~ La vocation, Sophie Fontanel

8 février 2016

~ La vocation, Sophie Fontanel

Robert Laffont, 7 janvier 2016, 319 p.

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J'aimais bien Sophie Fontanel quand je la voyais sur Canal+ dans les années 1990, en première partie de NPA. Je la trouvais cool, sympa, genre "grande fille toute simple", par opposition à d'autres chroniqueuses plus chichiteuses et agaçantes.

J'ai beaucoup aimé son ouvrage L'envie (2011) qui évoque un sujet tabou : l'absence de désir sexuel féminin, passager ou durable.

J'ai tiqué quand j'ai vu quel était le sujet de ce dernier titre en date. Dans 'La Vocation', l'auteur relate son expérience de Directrice de la mode dans le journal ELLE. Sophie Fontanel le répète : elle est « l'enfant d'une lignée d'adorateurs des beaux habits ». Ah, pas moi, pas du tout. Ça démarrait mal entre ce livre et moi, donc : la mode et surtout le luxe, synonyme de vanité (dans les deux sens : orgueil et vide) et de gaspillage, ça me sort par les yeux.
J'ai encore plus grincé des dents quand j'ai constaté que l'auteur y évoquait également ses ancêtres réfugiés d'Arménie. Opportunisme ? Suffit-il de parler des souffrances de sa famille pour contrebalancer la futilité de ses propos ? J'ai failli abandonner, ou ne lire qu'un chapitre sur deux, ceux consacrés aux grands-parents, à sa tante, à sa mère, à leur intégration à Paris.

Mais finalement, je me suis prise au jeu, et si les passages sur le travail de l'auteur à ELLE m'ont agacée (défilés, shootings, rendez-vous d'affaires, peoplerie), j'ai admiré le ton de Sophie Fontanel : elle sait garder un certain recul et un sens critique par rapport à ce milieu. J'ai aimé également la façon dont elle tisse ses deux récits, entremêlant habilement les destins des femmes de sa famille, unies par l'amour des belles étoffes, des belles coupes - de « l'élégance parisienne », selon Méliné, l'aïeule arménienne arrivée en France à vingt-deux ans.

Alors la mode, futile ou pas ? L'auteur s'en explique dans les dernières pages, ses réflexions sont intéressantes mais elles ne m'ont pas fait changer d'avis.

PS : je trouve la couverture hideuse, et non, elle ne représente même pas le drapeau arménien.