~ L'arbre du pays Toraja, Philippe Claudel
Stock, janvier 2016, 215 p.
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Jolie couverture, titre gentiment exotique, quelques lignes sur les rituels funèbres des Toraja (île de Sulawesi, archipel indonésien) et plus particulièrement sur la sépulture des jeunes enfants.
Ça commençait bien, je le sentais bien, ce "roman".
Roman ? Ou réflexions personnelles, en vrac, récit fourre-tout, mélancolico-nombriliste ?
Dans ce récit, un cinéaste quinquagénaire (l'auteur ?) évoque pêle-mêle la vie, la mort, la maladie, le temps qui passe... Il constate après le décès de son vieil ami que la mort l'encercle, resserre son étau (on en est tous là en vieillissant !). Il explique pourquoi il aime le cinéma, il cite quels films il a faits ou projeté de faire, les 'people' qu'il a rencontrés, les femmes qu'il aime, qu'il hume, il parle des ruines croates, de sa culpabilité de petit Occidental, de loin, de temps en temps, quand il voit à la TV des migrants se noyer, ça l'empêche de dormir... une nuit.
J'ai relevé de jolies phrases, j'ai trouvé plein de poncifs* aussi hélas, et je n'ai pas aimé la fin - pour des raisons très subjectives.
Je suis déçue parce que j'attendais autre chose, un récit plus construit, moins anecdotique, pas un tel patchwork intime.
* • Que serait le monde si nous tous disions la vérité.
• On ne sait jamais vraiment ce que nous sommes pour les autres.
• Il s'est mis à pleuvoir. On voit la pluie rouler sur les jeunes feuilles des arbres. C'est très beau. Comme des larmes de géant qui tomberaient sur le monde.
• Notre vie n'est en rien une figure linéaire. Elle ressemble plutôt à l'unique exemplaire d'un livre, pour certains d'entre nous composé de quelques pages seulement, propres et lisses, recouvertes d'une écriture sage et appliquée, pour d'autres d'un nombre beaucoup plus important de feuillets, certains déchirés, d'autres plus ou moins raturés, plein de reprises et de repentirs.
24 au 26 février - emprunt mdtk
- challenge rentrée littéraire janvier 2016 avec Laure (MicMélo) -