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Canel
27 février 2016

~ L'arbre du pays Toraja, Philippe Claudel

l'arbre du pays

ph cl

Stock, janvier 2016, 215 p.

♥♥♠♠♠

Jolie couverture, titre gentiment exotique, quelques lignes sur les rituels funèbres des Toraja (île de Sulawesi, archipel indonésien) et plus particulièrement sur la sépulture des jeunes enfants.
Ça commençait bien, je le sentais bien, ce "roman".
Roman ? Ou réflexions personnelles, en vrac, récit fourre-tout, mélancolico-nombriliste ?
Dans ce récit, un cinéaste quinquagénaire (l'auteur ?) évoque pêle-mêle la vie, la mort, la maladie, le temps qui passe... Il constate après le décès de son vieil ami que la mort l'encercle, resserre son étau (on en est tous là en vieillissant !). Il explique pourquoi il aime le cinéma, il cite quels films il a faits ou projeté de faire, les 'people' qu'il a rencontrés, les femmes qu'il aime, qu'il hume, il parle des ruines croates, de sa culpabilité de petit Occidental, de loin, de temps en temps, quand il voit à la TV des migrants se noyer, ça l'empêche de dormir... une nuit.

J'ai relevé de jolies phrases, j'ai trouvé plein de poncifs* aussi hélas, et je n'ai pas aimé la fin - pour des raisons très subjectives. 
Je suis déçue parce que j'attendais autre chose, un récit plus construit, moins anecdotique, pas un tel patchwork intime. 

*  Que serait le monde si nous tous disions la vérité.
On ne sait jamais vraiment ce que nous sommes pour les autres.
 Il s'est mis à pleuvoir. On voit la pluie rouler sur les jeunes feuilles des arbres. C'est très beau. Comme des larmes de géant qui tomberaient sur le monde. 
 Notre vie n'est en rien une figure linéaire. Elle ressemble plutôt à l'unique exemplaire d'un livre, pour certains d'entre nous composé de quelques pages seulement, propres et lisses, recouvertes d'une écriture sage et appliquée, pour d'autres d'un nombre beaucoup plus important de feuillets, certains déchirés, d'autres plus ou moins raturés, plein de reprises et de repentirs.

agenda 24 au 26 février - emprunt mdtk 

- challenge rentrée littéraire janvier 2016 avec Laure (MicMélo) - 

challenge RL 01

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Commentaires
L
Bonjour Canel, je ne connaissais pas ton blog, je suis venue après avoir vu le billet de Valérie et ton commentaire.<br /> <br /> Je n'ai pas lu ce livre , mais Le rapport de Brodeck et Les âmes grises. J'ai adoré ces deux romans et je me suis même dit tiens c'est peut-être mon auteur français préféré.<br /> <br /> Pour ce roman le mieux est que je le lise pour me faire mon avis, j'ai peur d'être déçue.<br /> <br /> Je te félicite pour avoir donner ton opinion sincère du livre! si sur son blog on n'a plus le droit de dire qu'on n'aime pas une lecture où on va??? Un ressenti ça ne s'explique pas toujours.<br /> <br /> A+
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V
Je suis comme toi, déçue. Et moi, j'avais adoré La petite fille de Monsieur Lihn. Et oui, il y a des poncifs, n'en déplaise à certains. Et d'accord aussi sur le fait qu'il ne construit plus d'intrigue, lui qui savait si bien le faire.
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E
ah dommage...je l'ai lu également, et j'ai adoré, gros coup de cœur! C'est un roman que j'ai trouvé très beau, très bien écrit, et très profond...
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A
Je n'ai pas encore lu ce roman mais j'ai écouté Claudel en parler à la Foire du Livre de Bruxelles. J'ai été emportée par son discours, ses idées et sa voix chaude. Je pense que son livre 'est pas vraiment un roman. Il ne l'a pas présenté ainsi d'ailleurs. Mais plutôt une réflexion sur la vie et notre société. <br /> <br /> Je poste le compte rendu de cette rencontre cette semaine.
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C
Bonjour, je ne voudrais pas être désobligeante mais je pense que vous n'avez pas du tout saisi la profondeur, la délicatesse, la subtilité de la réflexion et de la construction de ce roman. C'est une grande et féconde réflexion sur la mort, la maladie, la vie, le corps. Philippe Claudel construit un remarquable roman, d'une écriture d'une qualité impressionnante, douce et profonde, humaine et saisissante. La qualité de méditation qu'il offre est rare - j'aimerai beaucoup que vous citiez les "poncifs" que vous prétendez y trouver. Avez-vous jamais lu ce qui s'écrit sur le rapport au corps que nous entretenons comme nous l'explique le personnage d'Elena : tout cela est très neuf, tout le contraire de poncif. La construction du livre est originale, peut-être déroutante pour qui privilégie les intrigues simplistes ou basées sur un suspens, mais elle n'en est pas moins extrêmement maîtrisée - je pense que vous n'avez pas compris que la métaphore de l'arbre du pays toraja se décline tout au long du roman, et de diverses manières. Si vous pensez qu'il utilise des références people en citant des acteurs que le narrateur rencontre, ce n'est pas du tout ce que vous croyez : ce sont tout à la fois des hommages et des présences dans l'élaboration d'un casting. Comment des acteurs deviennent personnages, d'un film et aussi d'un livre, comme c'est le cas ici. Philippe Claudel dans ce merveilleux roman d'amour et d'amitié nous convie dans le laboratoire de la création, aux côtés d'un créateur qui est son double. Vous vous moquez du passage sur la mort des migrants : je n'ai jamais lu ce qu'il écrit là, ce qu'il nous dit sur la fabrication de l'image aujourd'hui à la TV, la façon dont l'information est travaillée par les codes de la fiction, par la volonté non pas d'informer mais de construire une dramaturgie. C'est impressionnant. Je crois que vous êtes passée à côté d'une grande oeuvre, mais ce n'est pas grave, cela arrive. Les pages sur la maison de retraite et la visite à la mère sont exceptionnelles de vérité, de franchise et de douceur. Lorsqu'on a vécu ce type de situation, on est heureuse de les voir écrite de cette façon par un écrivain de cette trempe. Un jour peut-être vous réviserez ce que vous dites, et vous vous moquerez de vous-même, de votre cécité et des jugements péremptoires un peu hâtifs et condescendants qui vous notez. Rien de "nombriliste" ici, comme vous le pensez, rien de "fourre-tout", mais un texte altruiste, merveilleux, magistralement agencé d'un auteur en pleine maturité. Bien cordialement à toutes et tous. Chacha
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