~ Il reste la poussière, Sandrine Collette
Denoel, Sueurs froides, 25 janvier 2016, 302 p.
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Une estancia en Argentine au milieu du XXe siècle. Des moutons par centaines, des vaches, des chevaux. Quatre frères : des jumeaux, un "débile" (sic) et le petit. Le père est "parti", la mère acariâtre mène son monde à la baguette : « Les aboiements de la mère et ses grimaces jamais contentes, cette façon de leur faire porter un poids qui n'est pas le leur, la routine dans la tension et la violence. »
C'est un roc, cette bonne femme, une masse sans tendresse, elle aurait pu les noyer à la naissance, les petits, comme des chatons. Fallait pas attendre. Elle ne s'est pas attachée à eux, non, mais après c'est trop tard, trop compliqué. Et puis, à tout prendre, ces huit bras sont bienvenus pour s'occuper du bétail, de la tonte des moutons... Les garçons triment dur et les aînés soulagent leur hargne sur les petits frères, leur libido sur les bêtes. Dans ces grands espaces, il mènent la « petite vie étriquée que leur impose la mère. Ils ne connaissent rien, n'ont droit à rien. »
J'ai aimé les deux premiers romans noirs de l'auteur (Des noeuds d'acier, Un vent de cendres). Le côté 'aventure' de Six fourmis blanches m'avait rebutée. Ici c'est l'aspect nature writing qui m'a ennuyée d'emblée. Sandrine Collette décrit bien ce monde rude, la violence, l'hostilité. Ce roman aurait sa place aux côtés des bons Gallmeister, je n'en doute pas, j'ai souvent pensé à John Steinbeck également, mais je n'ai pas été envoûtée comme avec les grands romans de cet auteur.
Trop de descriptions au détriment d'une intrigue fournie ? Un manque de subtilité dans les portraits des personnages ?
J'ai survolé les cinquante dernières pages, prévisibles.
Je conseille néanmoins aux amateurs du genre.
17 au 21 mai
Merci Marina pour le prêt !