~ Petits secrets, grands mensonges - Liane Moriarty
Big Little Lies, 2014
traduit de l'australien par Béatrice Taupeau
Albin Michel, 31 août 2016, 476 p.
♥
Renata, Celeste, Madeline, Jane, etc. vivent dans une banlieue huppée de Sydney, en bord de mer. Elles ont chacune un/des bambins scolarisés en première année à l'école publique de Pirriwee. Certaines se connaissaient déjà, s'apprécient plus ou moins.
Un incident entre enfants lors de la journée d'accueil va créer deux clans, des mères se rapprochent, deviennent amies, d'autres s'opposent, entrent ouvertement en conflit.
Liane Moriarty est virtuose dans l'art de décrire le quotidien des parents de jeunes enfants : mille petits bonheurs, extrême fatigue par moments, sentiments ambivalents, crainte d'être une mauvaise mère (les hommes se posent moins la question, je crois, sur leurs compétences). Et puis les querelles de bacs à sable... entre parents, et entre mères surtout : rivalités entre les mamans au foyer et les super-women qui 'font carrière', mesquineries pour tout et n'importe quoi, petites piques, décisions prises par les très respectables 'serre-tête' (vous savez, ces mamans agaçantes toujours au top, disponibles pour tout organiser, faire des gâteaux, etc.). Il est aussi question d'amitié féminine avec son lot de confidences, de solidarité, de jalousie.
On s'y croirait, je suis revenue quelques années en arrière.
Le roman commence sur un ton léger, et même si l'on apprend rapidement qu'il va y avoir un décès dans cette petite communauté, on garde longtemps le sourire aux lèvres. Elles sont trop drôles, ces dames ! Tiens, je ressemble un peu à celle-là qui cherche les embrouilles surtout quand elle est en plein SPM, j'ai honte...
Mais le thème principal du roman est tragique, la bonne humeur fait place à l'horreur lorsqu'on assiste à des scènes qui font froid dans le dos. La superbe Celeste et la jeune Jane en particulier sont bouleversantes, l'une avec ses difficultés conjugales, l'autre avec ses problèmes de maman célibataire.
Bref, c'est très bien vu, à la fois drôle et tragique, et on a en plus l'impression de jouer au Cluedo à mesure que les circonstances du drame et l'identité de la victime se précisent.
Comme après avoir lu pour la première fois Jonathan Tropper, je suis ravie d'avoir découvert Liane Moriarty, j'espère me régaler bientôt avec Le secret du mari, quand j'aurai un peu oublié ces gens de Pirriwee.
14 au 17 septembre
Un grand merci à Aurore et aux éditions Albin Michel.
• rentrée littéraire 2016 •