~ Corniche Kennedy, Maylis de Kerangal
Gallimard, 2008
Folio, 16 avril 2010, 180 p.
J'ai déjeuné récemment avec une 'vieille' copine lectrice. Je dis 'vieille' parce que même si on se voit très rarement, je la connais IRL depuis trois ans et demi, quand même !
On a bien sûr parlé lecture, livres, pavés, abandon. La copine me dit : 'Moi, c'est simple, je suis née en 66, alors je me donne 66 pages pour accrocher à un livre.' J'ai fait un petit calcul pour moi (ce n'est guère différent) et mes enfants. L'aîné doit persévérer sur 97 pages. Pour la 2e, née en 2001, ça pose problème. D'abord parce qu'il n'y a jamais de page numérotée « 1 » dans un roman, ensuite parce que dans le cas présent, ce Corniche Kennedy est une lecture imposée pour le cours de français.
Pourtant le style de Maylis de Kerangal est de ceux qui peuvent décourager d'emblée : des phrases longues, des descriptions interminables, des fantaisies prises avec la grammaire - difficile de rentrer dedans, j'avais peiné sur Tangente vers l'Est. Cette fois encore, j'ai dû me pousser pour ne pas abandonner. Par contre, une fois bien concentrée, j'ai trouvé la plume très évocatrice : on sent la touffeur de l'été sur une corniche du sud, on se voit à côté de ces ados désoeuvrés, un peu idiots comme on l'était aussi à cet âge, qui se lancent des défis dangereux, qui veulent du grand frisson et qui 'fuck les adultes et la police'... L'histoire est intéressante, je me suis dit que j'aurais aimé suivre les aventures intrépides et sensuelles de cette petite bande quand j'avais quinze ans.
J'ai trouvé avec plaisir des ressemblances avec D'acier (Silvia Avallone), Moderato Cantabile (Marguerite Duras) et de L'amie prodigieuse (Elena Ferrante). Bref, je suis satisfaite de cette lecture, et contente d'avoir tenu bon.
18 au 22 septembre