Albin Michel, 28 septembre 2016, 576 p.
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« Un matin de 1917, juste avant l'aube, le long de la frontière entre la Georgie et l'Alabama, alors qu'un autre mois d'août torride touchait à sa fin, Pearl Jewett réveilla ses fils d'un aboiement guttural, plus animal qu'humain. Couché chacun dans un coin de l'unique pièce qu'abritait la cabane, les trois jeunes hommes se levèrent sans un mot, puis enfilèrent leurs vêtements crasseux et encore humides de la sueur du labeur des jours précédents. Un rat galeux couvert de croûtes détala le long du conduit de la cheminées en pierre, dégageant au passage des miettes de mortier qui dégringolèrent dans l'âtre froid. »
Ces premières phrases du roman situent son cadre et semblent en donner le ton : noir. De fait, l'auteur dresse un triste tableau de la vie d'habitants des Etats-Unis à la fin des années 1910 : misère sociale et intellectuelle, catastrophes du quotidien… Néanmoins, des personnages hauts en couleur apparaissent au fur et à mesure, et le propos semble s'éclaircir. Sous nos yeux, un dur roman noir se transforme peu à peu en un road trip passionnant, amusant, et parfois émouvant. Ce mélange de genres donne beaucoup d'originalité et de charme à ce roman, dont quelques traits semblent empruntés à Steinbeck, dont la trame évoque aussi un « Thelma et Louise » du début du XXe siècle filmé par Tarantino et mâtiné de paillardise.
Vous vous demandez comment un pays comme les Etats-Unis peut se voir proposer D. Trump comme candidat à la présidentielle ? Alors ce livre est pour vous, même s'il est permis de penser que l'échantillon d'arsouilles, de racistes, et de tarés en tous genres qu'on croise sous la plume de Pollock n'est pas représentatif de la population du pays…
• Merci aux éditions Albin Michel !
• rentrée littéraire 2016 •